Société

Covid-19 : La 4e vague sera plus dure pour les non-vaccinés, selon Dr Hamdi

Alors que le Maroc vient d’annoncer la fin de la 3e vague et l’allègement de certaines mesures restrictives, une 4e pointe déjà à l’horizon. Cependant, son intensité sera différente, au vu de l’avancement de la campagne de vaccination et surtout du comportement des citoyens. En parallèle, l’évolution des variants de la Covid, et notamment le Delta+, sera déterminante pour gérer cette nouvelle vague.

«La 4e vague sera caractérisée par la dominance du Delta puisqu’il est le virus le plus présent au monde, y compris au Maroc», explique Dr Hamdi.

10 Novembre 2021 À 18:15

Même avec des indicateurs épidémiologiques au vert, il est encore trop tôt pour crier victoire contre la Covid-19. Alors que l’on vient juste de sortir de la troisième vague, selon le ministère de la Santé et de la protection sociale, les scientifiques marocains appellent déjà à se préparer à une quatrième. «Nous venons de sortir de la troisième vague qui a été causée, notamment par le variant Delta, le relâchement et le non-respect des mesures barrières, mais cela ne veut pas dire que la pandémie est finie et que le virus ne circule plus», explique le chercheur en politiques et systèmes de santé, Dr Tayeb Hamdi. La preuve, ajoute-t-il, c’est que nous continuons à enregistrer quotidiennement de nouveaux cas et de nouveaux décès. À propos de la quatrième vague, l’expert estime que celle-ci était déjà prévue il y a quelques semaines, et ce pour quatre grandes raisons :r>• Les maladies virales et infectieuses respiratoires flambent et se propagent pendant les saisons froides. C’est une corrélation vérifiée et c’est le cas aussi pour la Covid-19.r>• Pendant la saison froide, l’immunité du corps humain s’affaiblit et devient moins performante que pendant l’été et le printemps. Les citoyens sont alors prédisposés à contracter des infections de manière très accentuée.r>• Pendant la saison froide, on a tendance à vivre dans des espaces clos et surtout à fermer les portes et les fenêtres. Or il se trouve que les infections virales vivent spécialement dans ce type d’espaces.r>• Les journées de la saison froide sont courtes. Les citoyens passent donc le maximum de temps, soit au travail, soit à la maison, avec une tendance à la proximité. Les distanciations physiques ne sont pas respectées et c’est ce qui crée les conditions favorables pour la propagation du virus.r>L’expert révèle également un indicateur fort pour prédire la quatrième vague. «En Europe, les pays connaissent déjà le début de cette vague depuis deux ou trois semaines et cela a commencé à s’accentuer à la mi-novembre», souligne-t-il. Et d’ajouter qu’au Maroc, cette nouvelle vague est prévue pour mi ou fin décembre.

Tout dépendra des comportements des citoyens !r>«La quatrième vague sera caractérisée par la dominance du Delta puisqu’il est le virus le plus présent au monde, y compris au Maroc», explique Dr Hamdi. Et de préciser que le nouveau variant AY.4.2 (Delta+) inquiète toujours la communauté scientifique. Concernant l’ampleur et la gravité de la nouvelle vague, l’expert indique que ces éléments vont dépendre de notre comportement. Il avance ainsi deux grandes hypothèses : «Si les citoyens respectent les mesures barrières et s’ils sont entièrement vaccinés, la nouvelle vague ne sera pas très forte en termes de nouveaux cas enregistrés par jour. On n’aura pas, non plus, beaucoup de cas graves, et encore moins de décès, ce qui éviterait un encombrement des services de réanimation», explique-t-il. Toutefois, «si les citoyens ne respectent pas les mesures barrières et s’ils ne sont pas vaccinés, à défaut d’instaurer les mesures restrictives, la vague sera forte à tous les niveaux», alerte-t-il. En d’autres termes, si le taux de couverture vaccinale n’est pas important et que les citoyens ne respectent pas les mesures barrières, la seule chose qui pourra changer la donne, c’est l’instauration de mesures barrières fortes afin de contourner la nouvelle vague, note l’expert. Et «ce serait vraiment dommage de recourir à ces mesures qui étouffent, entre autres, la vie sociale, alors que l’on dispose aujourd’hui des moyens pour les éviter». À ce titre, Dr Hamdi appelle les citoyens à recourir à la vaccination, car, selon lui, cette vague sera coûteuse pour les personnes non complètement vaccinées.

Et l’allègement des mesures restrictives… ?r>Même si la nouvelle vague paraît être une évidence à laquelle il faut se préparer, le gouvernement a décidé le 9 novembre d’alléger certaines mesures restrictives. Sur ce volet, Dr Moulay Saïd Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination anti-Covid, explique que les décisions sont prises compte tenu de l’évolution de la situation épidémiologique au Maroc. Celle-ci «est actuellement en nette amélioration depuis 12 semaines et le taux de positivité est passé de 25 à 3%», note-t-il. Côté vaccination, ajoute-t-il, le Maroc compte désormais 87% de la population cible pour la primo-vaccintion et 80% pour la deuxième dose. «Nous sommes aussi à 92% pour la vaccination des élèves, chose qui a contribué à renforcer l’immunité collective», révèle-t-il. Et de préciser que tous ces indicateurs sont au vert, ce qui a amené l’État à assouplir les mesures. Toutefois, note-t-il, pour rester à ce niveau, il faut accélérer la vaccination avant l’arrivée d’une éventuelle vague en décembre. 

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