26 Octobre 2021 À 13:49
Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) préconise, dans une lettre adressée au Chef du gouvernement, d’adopter le pass sanitaire au lieu du pass vaccinal. Mais quelle est la différence entre les deux ? Répondant à cette question, Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, souligne dans une déclaration accordée à « Le Matin », qu’au-delà de l’état vaccinal de la personne qui le détient, le pass sanitaire englobe d’autres d’informations, notamment une PCR négative récente ou un rétablissement de la Covid-19, ce qui permet aux personnes au moindre risque de bénéficier des mêmes droits des personnes vaccinées. Toutefois, précise-t-il, le choix entre les deux dépend de la stratégie et des mesures prises par chaque pays pour lutter contre la pandémie.
Dans le détail, Dr Hamdi explique que « le pass vaccinal est un document sur lequel on enregistre uniquement les données relatives à l’état vaccinal de la personne qui le détient. Il s’agit, notamment du nombre des doses effectuées, de type des vaccins administrés ainsi que les dates de la réalisation de chaque vaccin ». A l’encontre, note l’expert, le pass sanitaire reste plus ouvert. « Outre l’état vaccinal, ce document renseigne sur l’immunité de la personne qui le détient par la présentation d’un test PCR négatif ou d’une attestation de guérison de la Covid-19 », note-t-il. Et d’ajouter que dans les pays ayant opté pour le pass sanitaire, une personne non vaccinée mais qui détient un test PCR négatif réalisé dans les 72 heures ou les 48 heures ou d’une attestation de guérison dans les trois ou six derniers mois peut accéder aux mêmes espaces que la personne vaccinée. A ce titre, Dr Hamdi estime que la suggestion faite par le CNDH impliquant l’adoption du pass sanitaire au lieu du pass vaccinal au Maroc trouve tout son intérêt, d’autant plus qu’elle est « tout à fait compatible avec les données médicales et l’approche épidémiologique dans notre pays ».
Scientifiquement parlant, l’expert indique qu’à l’accès à un espace précis, si on estime qu’une personne vaccinée est plus immunisée et qu’elle présente moins de risques d’attraper la Covid-19, cela devrait être le cas aussi pour la personne qui vient de se rétablir de la maladie. « Cela-dit, Sur le plan médical ou épidémiologique, l’adoption du pass sanitaire au lieu du pass vaccinal reste très correcte, mais personnellement, je n’ai aucune idée sur les raisons ou encore les contraintes ayant poussé le Maroc à opter pour le pass vaccinal », note Dr Hamdi.
Soulignons, par ailleurs, que la décision du gouvernement de généraliser le pass vaccinal à un ensemble d’activités, dont l’accès aux administrations publiques fait polémique. Outre le CNDH, plusieurs syndicats, associations professionnelles, représentants d’avocats et de scientifiques y ont réagi.