01 Novembre 2021 À 17:18
L’utilisation des patchs de vaccination est un projet à l’étude depuis le début de la crise. Il vient de se confirmer grâce aux résultats encourageants d’une nouvelle étude, publiée, vendredi dernier par des chercheurs australiens dans la revue «Science Advances». Réagissant à cette nouvelle, Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et spécialiste en maladies infectieuses, a indiqué que «cette technique peut s’avérer extrêmement intéressante pour le Maroc et pour d’autres pays en Afrique ou en voie de développement pour différentes raisons, particulièrement pour les conditions de conservation et de stockage». Il explique qu’avec le patch, on peut assurer une meilleure stabilité et donc une meilleure conservation qui peut aller jusqu’à un mois. Il s’agit aussi d’une alternative intéressante aux vaccins administrés avec seringue vu qu’elle permet d’éviter plusieurs gênes, notamment les douleurs musculaires ou rougeurs au niveau du site d'injection, ajoute le spécialiste des maladies infectieuses.
Et de préciser que «les micro-aiguilles contenues dans le patch contiennent une molécule d'ADN qui va coder pour la protéine S et d’autres, en particulier celle de la nucléocapside. À ce moment-là, elle va attirer de nombreuses cellules immunitaires, dont le rôle est de produire les anticorps protecteurs». Pour résumer ses propos, le patch garantit l'efficacité sur les plans utilisation et logistique, mais aussi psychologique. «Évidemment, cette technique représente une percée significative, qui doit être saluée. Mais, il faut attendre les autres essais et comprendre si son utilisation concernera toutes les catégories de personnes cibles notamment vulnérables», conclut-il.
Interpellé sur ce sujet, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, précise que l’administration du vaccin anti-Covid d’une manière pratique et non contraignante pour le patient et pour le système de santé est toujours au cœur de la recherche scientifique. «Développer un vaccin anti-Covid par voie cutanée, c'est déjà franchir un grand pas vers des solutions évitant les complications et les risques liés, entre autres, à la mauvaise administration de l’injection ou à la douleur provoquée par l’aiguille», souligne le médecin qui rappelle que l’étude australienne a montré que le patch permet aux patients de développer des anticorps importants. Toutefois, Dr Hamdi n’a pas manqué de souligner que «les essais cliniques qui suivront vont certainement prendre du temps avant d’atteindre des résultats opérationnels». D’ici là, une grande partie de la population sera déjà vaccinée et les patchs pourront probablement être utilisés pour les rappels vaccinaux au profit d’une partie de la population âgée ou qui souffre de maladies chroniques.