11 Novembre 2021 À 18:36
Selon une étude réalisée par des chercheurs marocains, sur un échantillon représentatif composé de 108 patients, le protocole thérapeutique anti covid recommandé par le ministère de la Santé marocain a montré son efficacité chez la plupart des patients hospitalisés auxquels il a été administré. « Le taux de guérison des malades hospitalisés pour Covid 19 atteint les 92% grâce au protocole thérapeutique national mis en place par le ministère de la Santé dans tous les hôpitaux du Royaume », révèle l’étude. Il s’agit du traitement associant la hydroxychloroquine, l’azithromycine, les corticoïdes, les anticoagulants, ainsi que la vitamine C et le zinc.
Contacté par « Le Matin » Jaâfar Heikel, professeur d'épidémiologie et spécialiste des maladies infectieuses qui fait partie de l’équipe de recherche nous affirme que cette étude met en lumière la nécessité du dépistage précoce, de la prise en charge à temps et du traitement administré aux patients. « L’étude vise à expliquer toutes les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, de pronostic et d’évolution de l’état des patients hospitalisés pour covid 19 dans notre contexte marocain. C’est aussi important de monter que le protocole thérapeutique marocain tel qu’institué par les autorités sanitaires a donné lieu à des résultats extrêmement importants. Evidemment nous n’avons pas comparé par rapport à un groupe qui n’a reçu aucun traitement parce que ce n’est pas éthique, mais ça nous a montré dans notre contexte : quelle est la durée de la guérison des patients marocains, le nombre de complications… ». C’est pour dire aussi que la stratégie du Maroc dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 est une stratégie qui permet « d'aboutir à des résultats tangibles dès lors que nous prenons en charge rapidement les patients ».
Autre constat est qui n’est pas des moindres : « Plus nous dépistons, plus nous diagnostiquons et traitons tôt nos patients covid, plus les résultats en termes de guérison sont intéressants et palpables, d’autant plus que nous constatons de plus en plus ce que l’on appelle le covid long. », révèle-t-il. Cette étude vient montrer, ajoute notre interlocuteur, que la prise en charge des patients au bon moment permettra d'éviter les complications contrairement à ceux qui arrivent en retard. « Nous profitons aussi de cette occasion pour inviter les patients rétablis à respecter le maximum des mesures barrières. C’est une démarche qui marche puisque les gens sont conscients de la gravité de la situation s’ils tardent à être pris en charge, et en même temps nous leur conseillons de se faire vacciner, particulièrement les personnes âgées, vulnérables ou porteurs d’une maladie chronique », signale Pr Heikel. Persuadé que « d’autres confrères » à travers d’autres villes du Maroc sont parvenus à des résultats identiques, le spécialiste des maladies infectieuses souhaite que le ministère de tutelle met à la disposition des chercheurs bases de données pour les analyser ou procéder lui-même à la publication des conclusions tirées des études qui se fassent au niveau des établissements publics nationaux. Notons que cette étude transversale a examiné les données obtenues auprès de 108 patients hospitalisés pour COVID-19 à la clinique VINCI de Casablanca entre août et septembre 2020.
Consulter l'étude ici