02 Novembre 2021 À 16:28
La question des contre-indications à la vaccination n’en finit pas de revenir au-devant de la scène. Interpellé à ce sujet, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, précise que, de façon générale, il existe deux types de contre-indications à la vaccination : d’abord, les contre-indications temporaires, comme une maladie aiguë ou l’infection à la Covid-19. Ce type de contre-indication, note-t-il, nécessite un report de la vaccination jusqu’à ce que la personne se rétablisse. Ensuite, il y a «les contre-indications formelles». Celles-ci peuvent être divisées en deux catégories :
• Les contre-indications à la première dose : Il s’agit là des personnes ayant des antécédents d’allergie grave à l’un des composants du vaccin, notamment le PEG (polyéthylène glycol). Il s’agit aussi des personnes, particulièrement des enfants, ayant des antécédents du syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS), c’est-à-dire les personnes qui ont fait une réaction sévère deux semaines après avoir contracté la Covid-19, notamment un très mauvais état général et une fièvre avec des signes digestifs aigus. Leur état a nécessité une prise en charge d’une manière urgente.
• Les contre-indications à la deuxième dose : Cela concerne les personnes ayant fait une réaction anaphylactique ou une allergie sévère suite à la première dose. Cela concerne aussi les personnes sujettes à d’autres symptômes, notamment celui de la fuite capillaire, le syndrome thrombotique, la myocardite et/ou la péricardite.
À noter que tout effet indésirable sévère observé après la première dose comme l’hépatite sévère grave constitue une contre-indication à la deuxième dose. Selon Dr Hamdi, «toutes ces contre-indications restent valables au Maroc». Et d’ajouter que seul un nombre très limité de Marocains serait concerné par les vraies contre-indications formelles, suite à la vaccination anti-Covid-19». Et de préciser que «ce qui détermine la contre-indication, c’est le degré et la gravité de l’allergie déclenchée à la suite de la prise d’un médicament ou d’un aliment, et non pas la nature de la substance allergisante, qu’elle soit médicamenteuse ou autre». Cette précision du Dr Hamdi est la réponse logique à la question : pourquoi ne traite-t-on pas toutes les contre-indications de la même manière ?
L’œdème de Quincke et le choc anaphylactique, c’est quoi ?
«À titre de précaution, le Maroc a gardé l’œdème de Quincke et le choc anaphylactique comme des contre-indications à la vaccination», précise Dr Hamdi. Et d’expliquer que l’œdème de Quincke est une réaction allergique sévère suite à un produit particulier. Il se traduit par un gonflement rapide de la peau et des muqueuses au niveau de la tête et du cou. «S'il s'accompagne de difficultés respiratoires, malaises ou symptômes digestifs, il doit être pris en charge en urgence», alerte l’expert. En revanche, le choc anaphylactique, d’après Dr Hamdi, constitue une urgence médicale grave. «Il s’agit d’une réponse allergique grave qui entraîne des réactions soudaines et surtout dangereuses pour la victime, notamment au niveau de la respiration, avec une chute de la tension artérielle ainsi qu'une éventuelle perte de conscience», note-t-il. Et d’ajouter qu’il peut être extrêmement dangereux, car il peut entraîner le décès de la victime.
À ne pas confondre avec le malaise vagal qui se traduit par une perte de connaissance durant quelques secondes, notamment à la vue de l’aiguille. Il est dû à la baisse soudaine de la tension artérielle. En tout cas, «les médecins savent faire la différence entre ces différentes réactions», rassure le chercheur en politiques et systèmes de santé.
Rappelons, par ailleurs, que les personnes qui présentent des contre-indications à la vaccination anti-Covid peuvent recevoir un certificat délivré par la délégation du ministère de la Santé. A l’encontre, la vaccination des personnes non vaccinées pour des raisons médicales aura lieu au sein des CHU, CHR ou CHP, comme le stipule une circulaire du ministère de la Santé.