23 Juillet 2021 À 14:54
Le redémarrage de l'épidémie se confirme. Une nette évolution aussi bien des cas positifs, des malades hospitalisés ainsi que des cas admis en réanimation et de décès s’observe. La situation s’avère très préoccupante à la lecture des derniers chiffres révélés par le chef de la division des maladies transmissibles, Abdelkrim Meziane Bellefquih, qui présentait le bilan bimensuel de la situation épidémiologique, précisant que toutes les régions du Royaume sans exception sont concernées par cette tendance haussière.
Sans grande surprise, « les nouvelles contaminations graves sont passées de 236 à 413 lundi, soit une augmentation de 75% et le bilan total des décès a atteint 9.466 cas au 19 juillet 2021, soit un taux de létalité de 1,7%, en dessous de la moyenne mondiale établie à 2,2% », a mis en garde le responsable. Comment expliquer cette tendance haussière ? Concernant les services de réanimation, quel est l'état des lieux actuel ? Comment sortir de cette crise dans laquelle a plongé certains citoyens ? Pour répondre à ces questions et d’autres, lematin.ma a contacté Pr Houssine Barrou, chef de service réanimation au CHU Casablanca.
« Au Maroc, la situation épidémiologique est fragile. Les cas graves augmentent de plus en plus surtout chez les jeunes qui arrivent en détresse respiratoire et qui nécessitent une admission en réanimation, le recours à l’intubation, voire à la ventilation artificielle. Et ça ne fait pas plaisir à entendre ses mauvaises nouvelles ». Autant de complications qui nécessitent, un suivi médical et une surveillance continue de la part des départements concernés. Pour faire face à la situation alarmante vécues ces dernières semaines, le CHU Casablanca dispose de deux grands servies qui accueillent les souffrants. Ce matin on a ouvert un 3e service de 24 lits », explique le professeur qui ajoute que les moyens, les structures, les médicaments, les équipements sont là mais ce qui manque vraiment c’est la prise de conscience des citoyens par rapport à la gravité de la situation. Ce qui l'incite à se dire " pessimiste " pour les jours qui viennent avec l’observation des rassemblements ces derniers temps faisant allusion aux célébrations de mariage, des fêtes… Le Pr Barrou n’a pas manqué de rappeler que le même scénario a été vécu l’année dernière provoquant des catastrophes.
A cet effet, le responsable exhorte les citoyens à faire preuve d’engagement, de responsabilité, de solidarité et de vigilance pour contrecarrer cette crise générale, les incitant à se faire vacciner. « Le service de réanimation est plein à craquer de gens non vaccinés et qui présentent des formes graves de la maladie. C’est sérieux, il faut absolument se rendre aux centres de vaccination pour se faire vacciner », recommande M. Barrou. Toutefois, la vaccination toute seule ne suffit pas. Elle doit être accompagner du respect des consignes du ministère de la Santé. Le responsable n’exclut pas un re-confinement si la situation empire et si le relâchement des gestes barrières et des mesures de protection persiste.