14 Décembre 2021 À 16:34
La propagation du variant Omicron dans le monde continue de semer la panique. Moins virulent que le variant Delta, mais bien plus transmissible, Omicron semble également avoir la capacité de contourner une partie des défenses immunitaires apportées par la vaccination. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, en effet, annoncé, dimanche dernier, que le peu de données disponibles actuellement ainsi que le profil génétique de ce variant laissent soupçonner une baisse de l'efficacité des vaccins. C’est ce qui ressort également de nombreuses études et de déclarations d'experts internationaux. Rasmus Bech Hansen, PDG du fournisseur mondial de renseignements et d'analyses de santé «Airfinity», a déclaré que les laboratoires devront probablement développer une nouvelle génération de vaccins et reconfigurer leurs installations de production. «Un nouveau vaccin contre le variant Omicron est probablement nécessaire», a-t-il affirmé. Mais comment peut-on expliquer sa résistance aux vaccins actuels alors qu’il semble être moins virulent que les précédents variants ? «Ce sont deux choses totalement différentes.
C’est une chance qu’Omicron soit moins dangereux, en tout cas en ce qui concerne l’expérience sud-africaine où la population est majoritairement jeune. Mais cela n’a rien à voir avec sa résistance aux vaccins», déclare au «Matin», Pr Kamal Marhoum El Filali, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Ibn Rochd Casablanca et membre du Comité Covid-19 à Casablanca. Et d’ajouter qu’«il était prévu que ce variant soit plus coriace face aux vaccins vu le grand nombre de mutations, plus d’une trentaine, qu’il a subies au niveau de la protéine Spike du coronavirus. À cause de ce changement, on peut remarquer une réduction de la capacité de neutralisation des anticorps dirigés contre ce nouveau variant. Mais selon de récentes études, une certaine efficacité serait possible grâce à une troisième dose de vaccin». En effet, comme c’est le cas pour le Maroc, de plus en plus de pays encouragent les populations à se faire administrer une dose de rappel pour améliorer l’immunité et éviter une infection par le variant Omicron.
Pour sa part, le laboratoire américain Pfizer a assuré ces derniers jours que son vaccin était toujours efficace après trois doses face à Omicron. Par ailleurs, une nouvelle étude sud-africaine, présentée hier mardi, montre qu’une double dose de ce vaccin est globalement moins efficace contre le nouveau variant, mais protège à 70% contre les cas sévères, contre 93% auparavant. «L’efficacité du vaccin est sensiblement réduite avec un nombre élevé de contaminations brèves chez les personnes vaccinées», révèle l’étude. Celle-ci montre aussi une efficacité du vaccin Pfizer à hauteur de 33% contre le risque de contamination, avec un nombre élevé de réinfections, contre 80% pour le précédent variant dominant Delta.r>