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Éducation : Le gouvernement s'engage à instaurer une école de l'égalité des chances

Le développement du capital humain est un des principaux piliers sur lesquels repose le renforcement de l’État social, premier axe du programme gouvernemental. Il passe essentiellement par «une école de l’égalité des chances» que le gouvernement s’engage à instaurer dans le cadre de sa politique de gestion du secteur de l'éducation.

12 Octobre 2021 À 18:15

Le gouvernement Akhannouch entend mener un changement radical dans l'approche de gestion du secteur de l'éducation. Dans son programme, le gouvernement formule des propositions fortes et ciblées, totalement focalisées sur l’amélioration de la qualité du système éducatif.

Dans ce cadre-là, le gouvernement prévoit notamment de :

• Parachever le développement du réseau national des garderies d’enfants âgés de moins de 4 ans et d’engager un suivi de la mise en place des crèches pour enfant âgés de 4 ans et plus, ceci dans le cadre du chantier de la généralisation de l’enseignement scolaire. Pour ce faire, le gouvernement prévoit de doter l'Instance nationale d'évaluation du système d'éducation, de formation et de recherche scientifique (INE) de moyens de travail supplémentaires.

• Lancer la formation d’éducateurs spécialisés dans le développement de la petite enfance. • Renforcer les compétences fondamentales des apprenants dès le primaire dans la lecture, les langues, le calcul et la programmation, et procéder à une évaluation ponctuelle des acquis qui sera menée par l’INE. L’instance devra ainsi organiser chaque année des examens nationaux visant à évaluer le niveau de compétences des apprenants dans les domaines précités et d’établir un diagnostic qui permettra de mesurer le rendement du personnel enseignant.

• Assurer une meilleure éducation à la citoyenneté et renforcer l’identité marocaine en procédant à la révision des programmes scolaires et académique de manière à favoriser chez les générations montantes l’esprit critique, la créativité et une interaction positive avec la culture marocaine de manière à les encourager à s’imprégner des valeurs d’ouverture et de tolérance et développer leur intérêt pour le legs culturel avec toutes ses composantes.

• Lancer une stratégie d’enseignement numérique qui prévoit, entre autres, la mise en place de deux nouveaux mécanismes, à savoir un «passeport éducatif numérique» permettant aux familles à revenus limités de financer l’acquisition de matériel et de contenu numérique scolaire, ainsi qu’une «attestation de l’enseignant numérique» qui sera obligatoire pour l’ensemble des cadres des Académies régionales, et qui sera également généralisée à tous les enseignants en exercice afin d’élever le niveau du savoir numérique des principaux acteurs du secteur.

• Réhabiliter le métier d’enseignant en investissant dans la formation. À ce titre, le gouvernement s’engage à mettre en place un plan national pour le renforcement des compétence éducatives du corps enseignant, dont le premier pilier sera la création d’une «formation sélective et renouvelée» pour les enseignants. À cet égard, le gouvernement envisage de créer des facultés d’éducation à accès limité, dédiées à la formation des enseignants, qui seront ouvertes aux bacheliers pour un parcours de trois ans. Outre le renforcement des ressources de la capacité d’accueil des structure de formation existantes. Dans le même sillage, le gouvernement s’engage à améliorer les revenus des enseignants. Elle prévoit d’ouvrir, durant la première année du mandat, un dialogue social avec les syndicats les plus représentatifs du secteur. Ce dialogue aura pour objet la concertation autour des procédures et des mesures relatives à l’augmentation du salaire minimum net des enseignants diplômés des Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation à 7.500 DH mensuels, soit une hausse de 2.500 DH. Quant aux enseignants en exercice qui touchent moins de 7.500 DH, ils pourront également bénéficier des nouvelles indemnités, à condition de passer un examen d'aptitude professionnelle sanctionné d’une attestation.

• Renforcer les compétences en investissant dans le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le gouvernement compte reconsidérer les mécanismes d’orientation universitaire, jugés inefficients. Il entend également déclencher un plan d’investissement visant à renforcer l’attractivité de l’université marocaine à travers la réhabilitation des infrastructures universitaires et la création d’une véritable culture de complexes universitaires. Au menu également la mise en place d’un programme de bourses dédiées aux études doctorales dans des universités nationales et internationales, dont l’octroi sera conditionné par l’engagement des candidats à enseigner dans une université nationale. L’Exécutif s’engage par ailleurs à la mise en œuvre effective de l’article 7 de la loi 01-00 qui prévoit la création d’incubateurs d’entreprises innovants au sein des universités.

• Développer des ponts entre les universités et les entreprises à travers la formation professionnelle et continue. Le gouvernement s’engage à mettre en place une offre de formation de qualité qui soit en adéquation avec les besoins des entreprises. Il veillera également à la mise en place de ponts entre la formation professionnelle et les universités et grandes écoles pour permettre aux étudiants intéressés d’améliorer leur parcours académique grâce à un «système de validation des acquis professionnels».

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