Économie

La gestion des talents et l’ESG parmi les priorités 2022 des directeurs financiers pour la relance

Après la période 2020-2021 profondément marquée par la crise Covid, les directions financières apprivoisent dorénavant une nouvelle période avec de nouveaux modes de fonctionnement pour améliorer les performances. S’ils font de la stratégie de croissance une de leurs top priorités pour 2022, face au rebond rapide des activités, la gestion des talents, la digitalisation et l’ESG sont devenus des sujets cruciaux pour la relance, selon une nouvelle étude du cabinet PwC France et Maghreb.

Selon 86% des directions financières sondées par PwC, le télétravail n’a pas eu d’impact négatif sur la productivité.

09 Décembre 2021 À 16:28

Le cabinet PwC France et Maghreb vient de publier les résultats de sa dernière étude sur les priorités 2022 des directeurs financiers. La gestion des talents, la digitalisation, l’agilité et l’ESG sont devenus des sujets cruciaux pour la relance, après la période 2020-2021 profondément marquée par la crise Covid. «Notre étude montre un changement d’approche et une tendance forte des entreprises à vouloir renouer avec la confiance», souligne Laurent Morel, associé PwC France et Maghreb, responsable des activités de Conseil pour les directions financières. Ainsi, si le pilotage de la performance s’affiche une nouvelle fois en tête des priorités des directeurs financiers, la notion de performance a été fortement bousculée. Elle désigne désormais une performance globale alliant résultats économiques, résilience et développement durable, et non seulement amélioration de la trésorerie et réduction des coûts. Par ailleurs, le rebond économique actuel a remis la stratégie de développement et de croissance en deuxième place sur le podium des priorités, avant la gestion de la trésorerie en troisième position. La grande majorité des entreprises (80%) sont confiantes, voire très confiantes concernant les perspectives de croissance à trois ans.

La croissance organique se distingue comme le principal levier pour s’adapter au marché. Selon l’étude, la vigueur de la reprise économique s’est accélérée dès le début de l’année dans la majorité des pays. Tirés par l’abondance de liquidités et la forte demande concomitante des ménages et des entreprises, les échanges mondiaux ont repris vigoureusement sur la vague du desserrement des mesures sanitaires. Dans ce contexte, les directeurs financiers ont focalisé leurs actions et efforts sur l’accompagnement du business et sur la mise en adéquation des ressources financières aux besoins des opérations, tout en améliorant l’ensemble des indicateurs permettant d’optimiser le pilotage de leur entreprise. 45% des directions financières de grandes entreprises et 32% pour les PME envisagent de s’appuyer sur les dispositifs de plans de relance pour soutenir leur développement. 

Planet, People et Profit 

Néanmoins, trois facteurs se sont progressivement installés dans le contexte actuel pour améliorer les performances : le bien-être de ses collaborateurs, l’amélioration des indicateurs environnementaux et sociétaux et la génération de profits face à la hausse des coûts de production (pénuries, ruptures et inflation) qui compresse inexorablement les marges bénéficiaires. «Au moment de préparer son agenda pour l’année 2022, il devient maintenant évident pour le directeur financier qu’il lui faut intégrer cette règle des trois P : Planet, People et Profit. Seules les entreprises qui auront sincèrement intégré ces trois dimensions, en leur donnant le même niveau d’importance, seront en mesure de se montrer attractives pour leurs collaborateurs, leurs clients, leurs actionnaires», indique l’étude. Selon cette enquête qui a sondé plus de 400 directeurs financiers, issus de 10 secteurs d’activité, la crise a principalement eu un impact sur le modèle de pilotage, l’organisation et la gestion du cash qui nécessitent de nouveaux modes de fonctionnement.

Dans ce contexte, quatre enjeux prioritaires ont été identifiés : l’automatisation des processus (34%), les nouveaux moyens de pilotage (25%), l’adaptation des compétences (23%) et enfin l’évolution de l’organisation (18%). Si la digitalisation de la fonction finance reste l’un des leviers majeurs pour améliorer l’efficacité des fonctions back-office, cette dernière doit s’accompagner d’une refonte des processus transactionnels. 83% des répondants envisagent ainsi d’investir dans la digitalisation de la fonction finance, et 65% prévoient de lancer ou ont déjà lancé un projet de dématérialisation fiscale. De plus, l’étude révèle que, pour maintenir leur performance et faire preuve de résilience, les directions financières (59%) ont dû modifier et optimiser leur approche budgétaire. La crise a ainsi renforcé le suivi de la trésorerie par les DAF. nMoncef Ben Hayoun

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