23 Juillet 2021 À 17:17
Face aux dernières mesures de restrictions décrétées par le gouvernement, la résignation le dispute à l’espoir et la confiance chez les professionnels du tourisme national.
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, ces nouvelles mesures ont été plutôt bien accueillies par la plupart ces opérateurs pour qui la santé de tous resterait la priorité des priorités. Il n’en reste pas moins qu’ils mettent beaucoup d’espoir dans le soutien et l’accompagnement du gouvernement et des différentes parties concernées pour assurer au secteur une sortie de crise.
«La santé de nos collaborateurs, de nos familles, de nos concitoyens et de nos visiteurs étrangers a toujours été la priorité des professionnels du tourisme. Depuis le début de la crise, ils ont participé, de manière responsable, à la sensibilisation et à la mise en place des protocoles sanitaires et nous allons continuer sur cette voie», a déclaré au ‘’Matin’’ le président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), Hamid Bentahar, dont le mandat qui vient à peine de commencer ne s’annonce apparemment pas comme un long fleuve bien tranquille.
«Nous allons aussi continuer à sensibiliser et à encourager nos collaborateurs à se faire vacciner car c’est la seule solution que nous voyons pour le moment susceptible de protéger leur santé et celle des familles», a-t-il ajouté.
En attendant, les nouvelles mesures restrictives ne seront assurément pas sans effets sur la saison estivale qui bat son plein. «Effectivement, nous devons nous attendre à un impact économique sur notre secteur», a confirmé le nouveau président du CNT, signalant qu’il y a unanimité sur le fait que la relance promise et tant espérée pour 2021 est visiblement reportée. A ce titre, poursuit-il, il faudra continuer à renforcer la coordination et la mutualisation des efforts entre public et privé pour protéger les emplois et les entreprises.
«Ce que la CNT a toujours défendu à ce sujet, c’est de ne pas faire assumer les coûts des restrictions sanitaires au secteur le plus affecté par cette crise», rappelle M. Bentahar, insistant sur la nécessité de soutenir ce secteur sur le court terme, au moins jusqu’à la fin de l’année. D’ailleurs, cette réclamation a déjà été formulée avant l’avènement des nouvelles mesures restrictives, et celles-ci viennent aujourd’hui en confirmer la nécessité, dont la prorogation des mesures de soutien aux salariés du secteur jusqu’à fin 2021.
«Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin du ministère de tutelle ainsi que celui des Finances et du CVE afin de nous accompagner et intensifier le travail pour préparer ensemble la sauvegarde des emplois et des entreprises afin de CO-construire la sortie de crise et la relance pour toutes les entreprises du secteur», a-t-il plaidé.
«C’est aujourd’hui le combat prioritaire que nous devons mener. Et C’est vital», a-t-il martelé.
La foi chasse l’inquiétude et les opérateurs nationaux ont visiblement foi en une prochaine reprise salutaire pour le secteur. «Nous restons confiants quant au potentiel futur de notre secteur. L’envie de voyage est toujours là et le pays est en train de faire ce qu’il faut sur la partie vaccination», a affirmé le président du CNT qui a salué à cette occasion la gestion «exemplaire» de la crise liée au Covid-19 ainsi que l’adhésion des citoyens et de l’ensemble de la communauté des opérateurs touristiques qui a permis au Maroc d’être reconnu et salué au niveau international.
Ahmed Abdellaoui, président du Conseil régional du tourisme de Dakhla-Oued Eddahab, s’aligne sur la même position, soulignant que les mesures décrétées par les autorités sont d’importance puisqu’elles s’inscrivent dans l’intérêt général. Dans une déclaration au quotidien «Al Maghribia», le responsable, plutôt confiant, a indiqué que la région Dakhla-Oued Eddahab connaît un engouement touristique notable et que la situation épidémiologique reste globalement rassurante grâce à la gestion réussie de la pandémie et à l’engagement de tous, relevant que les professionnels du tourisme au Maroc et ailleurs sont conscients de cette donne.
Moins confiant, le président du Conseil préfectoral du tourisme de Meknès, Adil Terrab, a déclaré que les opérateurs du tourisme dans sa région sont préoccupés par le tour de vis opéré par les autorités afin de freiner la propagation de la pandémie dans le pays.
«Le secteur du tourisme vit une crise grave pour ne pas dire mortelle suite à la propagation du Covid-19 et ce qui s’en est suivi comme pertes financières colossales pour les professionnels du secteur dont un grand nombre est au bord de la faillite», a-t-il déploré.
Toutefois, tout en étant réaliste, M. Terrab reste optimiste. Il conserve l’espoir de voir le secteur reprendre du poil de la bête et revenir à une situation normale dès que la campagne nationale de vaccination aura atteint son objectif d’immunité collective, soit à l’horizon 2023.
Le président du CPT de Meknès a également rappelé de son côté la responsabilité du gouvernement qui doit accompagner ce secteur vital à travers une série de mesures urgentes pour qu’il puisse assurer la continuité de ses activités et se sortir de cette situation qu’il a qualifiée de «cauchemar».
Dans ce sens, les professionnels du secteur aspirent à la reconduction des mesures sauvegarde des emplois et des entreprises comprises dans le contrat-programme pour le soutien et la relance du secteur touristique, à savoir : la prorogation du mécanisme d’indemnité forfaitaire et les mesures de soutien jusqu’à la fin de l’année, le reprofilage des crédits et le report des leasing pour les entreprises et les salariés du secteur déclarés à la CNSS, un moratoire sur les Taxes locales, le report du quota d’utilisation des devise de change par les agences de voyages sur la base de l’année 2019 et enfin un plan de relance offensif triennal par segments d’activités.