02 Décembre 2021 À 17:45
L’opération de vaccination s’est quelque peu accélérée ces trois derniers jours, comme l’attestent les chiffres communiqués par le ministère de la Santé. Le nombre de bénéficiaires des injections, notamment la 3e dose, a connu en effet une légère évolution par rapport aux jours précédents. Une tendance qui trouve, peut-être, son explication dans le contexte épidémiologique marqué actuellement par la progression du variant Omicron présentant une menace pour la population mondiale, y compris marocaine. Peut-on dire pour autant que la vaccination contre la Covid-19 retrouve son rythme d’il y a trois mois ? Pour y voir plus clair, nous avons contacté des professionnels de la santé qui nous ont affirmé que la tendance constatée les dernières 72 heures n’éclaircit pas les perspectives.
Le professeur en réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, Saïd Moutawakil, souligne que «généralement, la campagne de vaccination anti-Covid a connu un ralentissement depuis quelque temps. C’est vrai que les derniers jours ont enregistré un petit sursaut, mais la situation reste tendue dans la mesure où on assiste à une recrudescence assez importante des cas testés positifs à la Covid-19 dans les pays voisins». Et d’ajouter que «ce sont surtout les personnes non vaccinées qui sont les premières victimes de cette nouvelle vague épidémique en Europe». Il va de soi que le nouveau variant Omicron risque d’aggraver les choses. Raison pour laquelle le spécialiste en réanimation exhorte la population à se faire vacciner dans les plus brefs délais, car le Maroc risque d’être touché par une quatrième vague.r>Même son de cloche auprès du Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, qui prévient que «malgré une légère évolution ces dernières heures, un certain ralentissement du rythme de la vaccination anti-Covid (1re, 2e et 3e doses) persiste.
En plus du relâchement des gestes barrières qui nous inquiète aussi. Une situation qui peut avoir des conséquences fâcheuses sur la santé et la vie des personnes, notamment celles qui sont censées recevoir la dose de rappel et tardent encore à le faire». Selon lui, toutes les données disponibles confirment que la 3e dose qualifiée de «booster» et «hyper protectrice» renforce, réactive, redémarre et relance davantage la réponse immunitaire de l’Homme d’une manière spectaculaire surtout dans ce nouveau contexte incertain marqué par la propagation du variant Omicron dans le monde. L’injection d’une troisième dose de vaccin est nécessaire à partir de 5 à 6 mois après la deuxième dose et tout retard enregistré posera problème compte tenu de la situation pandémique actuelle dans le monde. «Le ralentissement de l’opération de vaccination anti-Covid et tout retard dans la prise de la 3e dose exposera les personnes cibles aux risques de développer des formes graves et de causer le décès. Pis encore, cet état de fait pourrait menacer sérieusement notre système de santé qui risque de déborder», met-il en garde. Ce qu’il faut retenir, d’après notre interlocuteur, c’est que les défis qui nous attendent sont énormes : la pandémie n’a pas encore pris fin, le virus circule toujours, Omicron nous guette, le risque de voir émerger d’autres mutants est une réalité, la couverture vaccinale reste en deçà des attentes pour mettre un terme à cette pandémie. «Scientifiquement parlant, les personnes qui sont complètement vaccinées sont mieux protégées contre le variant Omicron ou d’autres variants», martèle Dr Hamdi.