05 Décembre 2021 À 15:59
La région gagnerait en compétitivité et en attractivité en s’appuyant sur ses hommes et ses femmes compétents dans le cadre de la mise en œuvre du chantier stratégique de la régionalisation avancée. Le capital humain est un facteur déterminant pour la mise en œuvre des projets régionaux structurants. Ce qui amène à conclure que la région a plus que jamais besoin de consolider ces ressources humaines pour accompagner la dynamique enclenchée à travers des outils et mécanismes qui renforcent l’intelligence collective. Ces idées et d’autres ont été au centre de la conférence organisée vendredi 3 décembre 2021 par de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales-Aïn Chock de l'Université Hassan II de Casablanca, sur le thème «Régionalisation avancée, une affaire de compétences».
Prenant la parole en tant que président du Conseil de la région Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz a rappelé de prime abord le cadre légal applicable aux régions. Il s’agit de la loi 111-14 qui structure l’affaire régionale en consacrant un ensemble de principes, notamment la libre gestion, la coopération et la solidarité entre les régions et enfin le principe de subsidiarité. Une loi qui prévoit également trois types de compétences, à savoir les compétences propres, les compétences partagées et les compétences transférées.
Revenant sur les prérequis pour réussir la régionalisation avancée, M. Maâzouz estime qu’ils sont tributaires de politiques et stratégies régionales réalistes et réalisables réfléchies dans un cadre de convergence avec toutes les parties prenantes et qui répondent aux besoins des territoires en termes d’investissement, d’emploi, de compétences… «Le nouveau modèle de développement a réservé une place importante à la régionalisation avancée et à la façon de la mettre en œuvre et en fait un levier de développement important», souligne M. Maâzouz affirmant que «jusqu’à présent il n’y a pas une seule région qui souffre d’un manque de moyens financiers par rapport à ce qu’elle projette comme chantiers de développement».
Pour ce qui est de la région qu’il préside, M. Maâzouz s’est félicité des réalisations accomplies : «Casablanca-Settat a développé un réseau de relations avec des régions étrangères, notamment françaises, allemandes et chinoises. Elle est la seule et unique région dans le continent à avoir contracté un emprunt auprès de la Société financière internationale (SFI) sans garantie de l’État. Un emprunt qui a permis à la région de contribuer aux financements du tramway, de certains services liés au transport et également d’une partie des routes rurales. C’est une première qui atteste la crédibilité des Conseils régionaux marocains. Dans cette perspective, d’autres organismes internationaux comme la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ont également manifesté leur intérêt pour financer des projets de développement de notre région». C’est pour dire que la région s’impose comme le maillon fort pour pousser le développement du pays à travers des structures régionales bien définies. Pour lui, la mise en œuvre de la régionalisation avancée n'est pas une question de ressources financières, mais plutôt une affaire de ressources humaines et de leadership. C’est dans ce contexte que le développement de la compétence humaine s’avère, pour M. Maâzouz, une exigence prioritaire imposée par les défis à relever pour dynamiser davantage le processus de la territorialisation de l'action publique.
Pour illustrer ses propos, M. Maazouz a fait savoir qu’«à partir de cette semaine, une série d’ateliers participatifs et ouverts vont être lancés rassemblant toutes les parties prenantes de la région, y compris les universités, et concerneront les différente villes et provinces de la région». L’idée, toujours selon l’invité du doyen de la FSJES-Aïn Chock, est de former des ressources humaines et de développer des programmes de formation au profit des responsables, des élus et de toutes les parties prenantes leur permettant de réunir et assimiler les données et les informations les plus exhaustives possibles sur la région.
Pour sa part, Abdellatif Komat, doyen de la FSJES-Aïn Chock, a souligné que «les régions ont besoin de compétences adéquates pour optimiser les fonds transférés par l'État, mais surtout pour générer des fonds propres et promouvoir les investissements». Pour le volet transfert des attributions, ajoute-t-il, cela ne peut se faire efficacement qu'en présence au niveau des régions de compétences en mesure d'assumer les responsabilités que leur confère la déconcentration. Le doyen a réitéré l’engagement de la FSJES-Aïn Chock relevant de l’Université Hassan II de Casablanca à coopérer pleinement avec toutes les parties prenantes, notamment le Conseil de la région de Casablanca-Settat, pour atteindre les objectifs exprimés en termes de développement de l’offre de formation initiale ou continue et de promotion des compétences humaines.