22 Décembre 2021 À 15:58
Ce n’est plus à démontrer. L’économie numérique détruit des emplois certes, mais elle en crée d’autres. En fait, «une évolution technologique, même si elle semble détruire des emplois, en crée 10 fois plus», selon Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce. C'était dans son intervention lors de la 37e édition du Carrefour du manager, organisée par l’ISCAE, à l’occasion de son 50e anniversaire, sur le thème «Le capital humain à l’ère de l’économie numérique».
Il est vrai que, de tout temps, quand il y a eu une évolution technologique, on a eu peur pour les emplois. «Mais on a la chance d’avoir une industrie récente. Ça veut dire qu’elle est plus moderne que celle des pays dont l’industrie est plus âgée. L’industrie marocaine est donc plus moderne que ce que l’on imagine. Par ailleurs, la population jeune ne nous a pas attendus pour entrer dans l’ère du numérique. Ces jeunes se sont d’ailleurs très vite adaptés pendant la crise économique. Ceci dit, nous avons tout un secteur industriel traditionnel que l’on doit tout de même accompagner. Et on s’y atèle !», souligne Mezzour.
Lotfi Sekkat, PDG de CIH Bank, abonde dans le même sens : «L’économie numérique est une opportunité et la digitalisation a permis de transformer notre entreprise. Cette digitalisation n’a pas détruit les emplois. Au contraire, CIH a procédé au recrutement de plus 1.000 personnes au cours des 5 dernières années. Notre objectif quotidien aujourd’hui est d’attirer et fidéliser les talents et les auto-entrepreneurs», partage le PDG de la banque.
Pour Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, la transition numérique apporte globalement des changements dont le plus important est une transformation de la nature des postes (changement de process) à laquelle il faut répondre par l’upskilling (rehaussement des compétences) et le reskilling (changement de trajectoire). Un autre défi se pose avec acuité depuis l’arrivée de la crise sanitaire : faut-il introduire la flexibilité dans le travail ou donner plus de marge aux salariés et les «laisser vivre» ? «On va devoir tester plusieurs approches avant de décider», répond Sekkouri. L’essentiel pour une ressource humaine étant de trouver une zone d’intersection entre ce qu’elle aime faire, ce dont pour lequel elle est douée, ce qu’elle arrive à monétiser et ce qui a du sens pour elle.r>