30 Novembre 2021 À 16:41
La liste des pays où des cas positifs au variant Omicron ont été identifiés ne cesse de s’allonger. Aucun cas n’a pour l’instant été observé au Maroc qui a entamé une course contre la montre pour éviter tous les risques potentiels liés à cette nouvelle forme du virus Covid-19 et préserver les acquis réalisés dans la lutte contre la pandémie. Comme nous l’explique le professeur Said Moutawakil, membre du comité scientifique et technique contre la Covid-19, «en plus des décisions prises par les autorités marocaines de suspendre les vols à destination du Maroc pour éviter l’entrée du variant sud-africain, il va y avoir une intensification des dépistages notamment au niveau des frontières et chez les personnes qui ont pu accéder au territoire marocain». Le Maroc opte également, signale le professeur en réanimation, pour l’intensification du séquençage biologique afin de déterminer l’existence des variants en circulation au Maroc, notamment Delta et, surveiller de près le nouveau B.1.1.529 (Omicron).r>C’est dans cette optique que le comité scientifique et technique contre la Covid-19 juge aussi nécessaire un «suivi attentif des cas suspects, de les isoler et de leur donner un traitement selon le protocole thérapeutique national».
Pr Said Moutawakil n’a pas manqué de rappeler qu’il est encore tôt pour se prononcer sur les éventuelles conséquences graves d’Omicron en ce qui concerne ses taux de transmissibilité et de virulence en raison de l’insuffisance de données, comme nous l’avaient affirmé d’autres spécialistes (www.lematin.ma). «Nous sommes encore aux premiers stades de la maladie. L’Organisation mondiale de la santé a déclaré que sa propagation est alarmante. On ne connaît pas encore à ce jour les caractéristiques pathologiques de ce mutant. Tous les experts s’accordent à dire qu’il faut attendre deux semaines pour prédire la réponse sur sa dangerosité et sa gravité», souligne-t-il.r>Notre interlocuteur précise, par ailleurs, que l’émergence des variants est un mécanisme naturel : «depuis son apparition, ce virus a connu de nombreuses mutations, comme Alpha, Delta, et maintenant Omicron»r>Et de prévenir que ce nouveau variant présente un nombre très élevé de mutations estimé à plus de 30 par les chercheurs. La plupart des mutations touchent la protéine «S» ou «Spike», qui est la clé par laquelle le virus pénètre dans les cellules humaines.
Toujours selon le professeur en réanimation, l’engagement de toute la population dans le processus de vaccination reste prioritaire pour lutter contre ce mutant avec le maintien des gestes barrières, le port du masque de protection et la distanciation physique. Même son de cloche auprès de Said Afif, également membre du Comité scientifique de vaccination anti-Covid.r>«Le seul moyen pour lutter contre ce nouveau variant est la prévention, notamment à travers la vaccination contre le virus Covid-19, et contre la grippe saisonnière, particulièrement durant la saison hivernale propice à une hausse de la circulation du virus. Le maintien des gestes préventifs comme le port du masque, le lavage régulier et efficace des mains ainsi que la distanciation physique restent indispensables pour prévenir les risques de contamination», recommande-t-il, exhortant la population à faire preuve d’engagement et de responsabilité pour atteindre l’immunité contre une épidémie qui a de nombreuses conséquences psychologiques, sanitaires, sociales et économiques.