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Vaccination des 12-17 ans : une première journée sans incident majeur signalé par le ministère de la Santé

Le premier jour marquant le lancement de l'opération de vaccination des 12-17 ans s'est déroulé apparemment sans encombres hormis quelques effets secondaires constatés chez un nombre très réduit de jeunes vaccinés comme l'a signalé le ministre de l’Éducation nationale, Saaid Amzazi, dans une déclaration à la radio. Pour sa part, Moulay Saïd Afif, pédiatre et membre du Comité scientifique et technique de la vaccination, a affirmé qu'aucun signalement particulier n'a été relevé "à sa connaissance, ni rapporté par le ministère de la Santé".

Ph. Saouri

01 Septembre 2021 À 15:35

Aucun incident majeur n'a été signalé à l'issue de la journée qui a marqué le lancement de la vaccination des 12-17 ans au Maroc, assure Moulay Saïd Afif, pédiatre et membre du Comité scientifique et technique de la vaccination, dans une déclaration au "Matin".

Le praticien, qui se réfère aux informations du ministère de la Santé, assure en effet qu'il n'y a pas eu d'effets graves sur les 33.307 enfants ayant reçu leur première dose hier mardi, soulignant que l'acte de vaccination peut avoir provoqué chez certains enfants des réactions plus liées à la peur de l'injection qu'au vaccin lui-même. Cette appréhension se traduit généralement par un malaise vagal, lequel se manifeste par une perte de connaissance de quelques secondes.

Quant aux effets secondaires auxquels on peut s'attendre, et qui restent tout à fait bénins, ils se réduisent à ce qui a été constaté à ce jour au cours des essais cliniques et qui se sont confirmés à travers les expériences des pays qui nous ont précédé dans cette opération.

"A l'instar de tous les vaccins, ceux administrés aux enfants peuvent produire des effets indésirables minimes tels que des réactions locales (gonflement ou rougeur au site d’injection), de la fatigue, un peu de fièvre, des vomissements, des courbatures... Ce sont des effets indésirables sans danger qui disparaissent au bout de 24/48 heures", a rassuré Dr Afifi.

En effet, dans les pays qui sont déjà passés par là, seuls des effets légers ou modérés ont été rapportés après l'injection aussi bien de la première que de la deuxième dose (réactions locales, fatigue, maux de tête, frissons, douleurs musculaires, fièvre, douleurs articulaires...). Aux États-Unis, premier pays au monde à avoir lancé la vaccination des plus de 12 ans, les autorités n'ont signalé que de très rares cas de problèmes cardiaques chez quelques adolescents.

Interrogé sur le risque de myocardite, une inflammation du muscle cardiaque relevés chez des personnes ayant reçu un vaccin à ARN messager comme ceux développés par Pfizer-BioNTech, le pédiatre a tenu à faire part de la précision suivante : "Tout d'abord, les myocardites ne surviennent généralement qu'après la deuxième dose. Ensuite, un enfant non vacciné atteint du Covid a 5 fois plus de risque de faire une myocardite qu'un enfant immunisé. Et dans tous les cas, ces myocardites sont bénignes".

Il a également tenu à signaler que le dispositif de pharmacovigilance au Maroc a été hautement renforcé et que le suivi des enfants vaccinés est encore plus rigoureux que celui des adultes.

Selon lui, tergiverser sur les risques du vaccin est un non-sens. Ce qui devrait être retenu, a-t-il noté, c'est que le vaccin reste la seule issue pour l'instant, d'autant que la balance risque/bénéfice est largement favorable comme l'ont démontré les études menées dans les pays qui nous ont précédé dans la vaccination de cette tranche d'âge.

"Les citoyens doivent savoir que, face au Covid, nous n'avons que deux armes à notre disposition : les mesures barrières et la vaccination", a-t-il insisté, rappelant à juste titre que les opérations d'immunisation menées tout au long de plusieurs décennies ont démontré la capacité de la vaccination à protéger les êtres humains contre les maladies infectieuses avec des effets négligeables comparativement au nombre de morts et de handicaps évités.

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