17 Novembre 2021 À 19:52
Bagarres, harcèlements, moqueries, intimidations, menaces, humiliations… peu importe la forme qu’elle peut prendre, la violence en milieu scolaire est un phénomène qui nuit gravement à la vie scolaire de nombreux écoliers, collégiens et lycéens, quel que soit le sexe. Selon Imane Hadouche, master-coach et comportementaliste, «la violence scolaire est toute action susceptible de porter préjudice à un élève. Et cela peut aller du simple “bullying”, le harcèlement verbal, au harcèlement sexuel, en passant par le “body shaming”, les remarques désagréables concernant l’aspect physique, vestimentaires ou toute différence, ainsi que les différentes violences physiques verbales ou psychologiques». Pointant le manque de sensibilisation que ce soit en milieu scolaire ou familial et la banalisation des violences et le laxisme face à cela, l’experte estime que ce fléau prend de plus en plus sa source sur internet. «Les réseaux sociaux et l’accès précoce à ces réseaux accentuent d’un côté la banalisation de la violence et, de l’autre, installent le diktat et le culte de l’image, et accentuent la recherche de la perfection qui n’existe pas», met en garde Mme Hadouche.
Quand la pandémie exacerbe la violence scolairer>Quant aux conséquences, elles ne sont plus limitées aux crises d’angoisse et aux troubles alimentaires (boulimie, anorexie), mais peuvent aller loin jusqu’au développement de troubles dépressifs, à l’auto-mutilation ou au suicide, comme expliqué par la comportementaliste.r>Devant ces effets graves, il est également important de savoir si la crise sanitaire actuelle a offert un terrain propice à l’augmentation de ce type de violence. Plusieurs retours de psychologues et de psychiatres, ajoute Mme Hadouche, confirment que la période du confinement a marqué les enfants et adolescents de différentes manières. Ce qui est certain, c’est que personne n’en est sorti indemne. «La pandémie a aussi accentué la solitude des uns, et l’isolement des autres, ça a contribué à couper des liens, à créer plus d’angoisse, et l’angoisse est le premier moteur de toutes formes de violence. Je n’ai pas de chiffres exacts, mais cette période a fait émerger une vague de déséquilibres», avertit la coach. Autre constat marquant : à cause de la crise, nombreux sont les élèves qui souffrent aujourd’hui du syndrome de «Tourette», ainsi que d’autres formes de souffrance psychologique. Des situations qui nécessitent, recommande l’experte, l’accompagnement des professionnels.
Mieux vaut prévenir que guérirr>Comme tout type de comportement non désiré, la violence nécessite un travail de prévention en amont. «Il faut absolument sensibiliser les enfants et les adolescents aux dégâts que cela peut entraîner, et les informer des conséquences éventuelles de leurs jeux malsains», indique Mme Hadouche. La sensibilisation doit aussi viser les personnes victimes de violences scolaires. Ces personnes, comme recommandé par notre interlocutrice, doivent communiquer rapidement à propos de tout acte de violence ou harcèlement, pour gérer le problème avant que cela n’empire. «Le silence d’une victime ne rend service à personne et ne peut pas la sauver, bien au contraire, elle pourrait se transformer en pushing ball et souffre-douleur de ses camarades. C’est un cercle vicieux qui doit être rompu au plus vite», avertit l’experte. La place des établissements scolaires n’est pas en reste dans cette bataille. «Ils ont le devoir de tenir en compte les violences faites aux élèves et de veiller à faire de la sensibilisation. Cette année plusieurs écoles ont organisé des événements dans ce sens, et l’espoir est de voir les campagnes de sensibilisation se multiplier et devenir pérennes», conclut Mme Hadouche.