18 Juillet 2022 À 17:19
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Le Maroc a atteint le pic de contaminations de la 4e vague épidémique pendant la semaine du 27 juin au 3 juillet. C’est ce qu’a affirmé Dr Mouad Mrabet, coordinateur national des opérations d’urgence de santé publique dans une déclaration accordée à «Le Matin». Pour lui, le Maroc est entré dans la phase descendante de cette vague, ce qui constitue un facteur rassurant pour la population. L’expert n’exclut, toutefois, pas l’hypothèse d’une légère hausse des cas dans les prochains jours, en raison des voyages et des congés. «En cette période d’été, il est fort probable d’observer une légère hausse dans les prochains jours, mais cela ne signifie pas que l’on est face à une vraie recrudescence des cas de contaminations», explique-t-il. À propos d’un deuxième pic de contaminations, Dr Mrabet estime que cela n’aura pas lieu et que la situation restera maitrisée. Interpellé sur ce sujet, Dr Tayeb Hamid, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, est quasi-convaincu qu’un deuxième pic est à prévoir la fin du mois de juillet.
Pour lui, le début des vacances, les déplacements inter-villes, les concours pour étudiants et les rassemblements sont, entre autres, des facteurs qui pourraient donner lieu à une hausse des cas dans les prochains jours. «Le pic de cette nouvelle hausse serait un peu plus élevé que le premier, et ce avant que la situation ne commence à se stabiliser pendant le mois d’août», affirme le médecin. Ce dernier souligne que dans les prochains jours, le sous-variant d'Omicron BA5 qui caractérise la 4e vague serait, non seulement majoritaire, mais aussi et surtout écrasant, ce qui va accélérer les contaminations jusqu’à l’atteinte du 2e pic vers la fin du mois. Sur un ton rassurant, l’expert tient, toutefois, à préciser que la hausse des cas n’aurait pas d’impact sur le nombre de décès et d’hospitalisations. «Le nombre de décès ne dépasserait pas une dizaine par jour et celui des hospitalisations ne connaitrait pas une flambée», souligne-t-il. Et d’ajouter que notre système de santé pourra supporter cette nouvelle vague. «Au tout début de la pandémie, une hausse des cas de la Covid-19 était une source d’inquiétude pour l’ensemble de la population du fait que cela représentait une menace sérieuse pour le système de santé, mais les choses ont complètement changé aujourd’hui», a-t-il expliqué. Et de rappeler que la vaccination a joué un grand rôle en matière de protection de la population contre les formes graves de la maladie et les décès.
Dr Hamdi rappelle que la propagation rapide du virus peut être dangereuse pour les personnes âgées de plus de 60 ans et celles atteintes de maladies chroniques et que les personnes qui n’ont pas complété leur schéma vaccinal ou qui ne se sont jamais fait vacciner courent aussi un grand risque. L’expert appelle, pour la énième fois, cette catégorie de la population à se faire vacciner le plus tôt possible pour booster son immunité. Sur la même longueur d’onde, Dr Mrabet souligne que l’analyse des décès enregistrés courant les deux dernières semaines révèle que les profils décédés étaient, soit des personnes âgées qui n’ont pas reçu leur troisième dose ou des profils moins âgés et qui n’étaient pas complètement vaccinés. Une autre catégorie des décès est celle des personnes âgées de plus de 60 ans et qui ont reçu leur 3e dose depuis plus de 6 mois, d’où la nécessité de la 4e dose.
Celle-ci demeure incontournable pour les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques dans la mesure où leur capacité immunitaire, déjà affaiblie par l’âge ou la maladie, diminue avec le temps et il faut la renforcer. Par ailleurs, les deux experts contactés par Le Matin tiennent à confirmer que la 4e vague est bien plus contagieuse mais moins grave que les précédentes, ce qui constitue un bon indicateur sur le plan épidémiologique. Ceci implique, en effet, que le Maroc est entré dans la phase endémique de la Covid-19 et que les vagues de contamination deviendront saisonnières et cycles.r>