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Abderrahim El Hafidi : le modèle électrique développé en 2009 a atteint ses limites aujourd'hui

Abderrahim-El-Hafidi

18 Juillet 2022 À 14:28

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Le modèle électrique développé suite au choc pétrolier de l'année 2009 «a atteint aujourd'hui ses limites», a souligné, dimanche à Diamniadio au Sénégal, le directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi. M. El Hafidi, qui modérait un panel sur les perspectives de développement du secteur électrique africain, organisé dans le cadre du 20e Congrès de l'Association des sociétés d'électricité d'Afrique (ASEA), qui se tient au Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio, à 30 km de Dakar, a indiqué que ce modèle, qui a émergé suite au choc pétrolier de 2009, «a atteint aujourd'hui ses limites», parce qu'il y a possibilité aujourd'hui d'innover en matière de conception de ce modèle électrique». «Les crises que nous avons vécu ensemble nous obligent à revoir nos modèles énergétiques et à revoir également nos modèles électriques», a fait observer le DG de l'ONEE. «Nous sommes capables aujourd'hui, en tant qu'opérateurs maîtrisant parfaitement le détail de ce modèle électrique, d'opérer des mutations profondes au niveau de ce modèle», a-t-il affirmé au début de ce panel, avant de donner la parole aux intervenants, notant que les énergies renouvelables pouvaient jouer un «rôle important» dans la mutation de ce modèle électrique. Il a dans ce cadre relevé que la plupart des pays africains travaillent aujourd'hui dans le but de réduire, à partir des énergies renouvelables, la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles, qui, précise-t-il, «n'offrent aucune visibilité sur l'avenir». «Qui croyait que le prix du charbon allait atteindre les 450 dollars par tonne au début de l'année. Personne», a lancé M. El Hafidi à l'adresse des panélistes, faisant observer qu'avec la réalisation d'une centrale solaire ou d'un parc éolien, «on a au moins une visibilité sur au moins 40 ans, parce qu'il n'y a pas de charge variable, mais une charge fixe à rémunérer». «La charge variable est minime» pour la réalisation de ce projet, explique-t-il.

Après avoir fait noter qu'il y a «une évolution importante» entre 2009 et 2021, le DG de l'ONEE a souligné qu'aujourd'hui la transition énergétique «nous oblige à continuer à utiliser les combustibles fossiles pour assurer cette transition énergétique vers un mix énergétique propre et renouvelable, mais compétitif». M. El Hafidi a, d'autre part, affirmé que le Maroc ambitionne à l'horizon 2030 de descendre à moins de 2 cents de dollars par kilowattheure pour l'éolien et le solaire photovoltaïque, une chose, assure-t-il, «qui est réalisable». Par ailleurs, le DG de l'ONEE a souligné que l'Afrique «a la possibilité d'être un leader en matière de production d'hydrogène», relevant que cette énergie «va jouer un rôle d'une grande importance pour remplacer les combustibles fossiles». Il a indiqué à cet égard que le Maroc a déjà testé «la nouvelle énergie» qu'est l'hydrogène, soulignant que l'Afrique dispose d'un potentiel énorme en matière d'énergies renouvelables qu'il faut exploiter. La cérémonie d'ouverture du 20e congrès de l'ASEA, qui a été présidée par la ministre sénégalaise du Pétrole et des énergies, Aissatou Sophie Gladima, en présence de son homologue zambien, Peter Kapala, et de Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement (BAD) en charge de l'énergie, a été marquée par le passage de témoin entre le Zambien Victor Mulenga Mundende et le directeur général de la SENELEC, Papa Mademba Bitèye. Dans son discours à l'ouverture de ce congrès, la ministre sénégalaise du Pétrole et des énergies a souligné que «la question de l'énergie revêt une dimension capitale pour le développement de notre continent face aux multiples enjeux de l’emploi de nos jeunes, l’accès des populations à l’éducation et à la santé, l’autosuffisance alimentaire, la transformation de nos produits et, plus généralement, la création de richesses».

D'après elle, plus de «640 millions d'Africains n'ont pas accès à l'énergie, ce qui correspond à un taux d'accès légèrement supérieur à 40%, le niveau le plus faible du monde». Selon Mme Gladima, la «consommation d'électricité par habitant en Afrique subsaharienne (Afrique du Sud exclue) est de 180 kWh, contre 13.000 kWh par habitant aux États-Unis et 6.500 kWh en Europe», a-t-elle fait savoir, soutenant que l’Afrique regorge de ressources énergétiques formidables qui sont faiblement exploitées. Le continent détient plus de «10 térawatts de potentiel solaire, 350 gigawatts de potentiel hydroélectrique, 110 gigawatts de potentiel éolien, et 15 gigawatts en plus de potentiel géothermique. Cela n’inclut pas le charbon et le gaz, qui peuvent fournir une partie de l’électricité la moins chère du continent», a-t-elle noté, appelant à une nouvelle politique énergétique en alignement avec l’Agenda 2063 et le nouveau partenariat pour l’énergie. «L’Afrique ne peut fournir d’énergie à ses foyers ni à ses entreprises, à moins de libérer cet énorme potentiel d’énergies renouvelables et de le combiner avec l’énergie conventionnelle pour électrifier et éclairer le continent», a-t-elle soutenu.

Le 20e Congrès, qui coïncide avec le 50e anniversaire de la création de l’ASEA, connaît la présence de 1.000 participants, des experts, des sociétés d’électricité et d’énergie ainsi que des décideurs de plus de 150 sociétés. Pendant trois jours, les participants vont débattre autour du thème principal : «La nécessité du service public et la performance des sociétés africaines d’électricité». À travers des panels, colloques et conférences, ce thème sera abordé sous les quatre thématiques suivantes : «L’accélération de l’accès à l’électricité des populations des zones rurales et périurbaines», «La digitalisation des entreprises d’électricité pour une meilleure qualité de service aux usagers», «La promotion du partage des bonnes pratiques entre les acteurs du secteur de l’électricité» et «L’efficacité énergétique, levier pour améliorer la viabilité des sociétés d’électricité».r> 

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