19 Août 2022 À 18:23
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Le coprésident de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne, Lahcen Haddad, a épinglé le silence «révélateur et motivé» des organisations «Forbidden Stories» et «Amnesty» et des journaux «Le Monde» et «El País», suite aux nouvelles révélations dans l’affaire Pegasus, ayant montré que le Maroc a été injustement visé et que «pas moins de 22 pays européens utilisent Pegasus pour espionner leurs propres citoyens».
Dans une tribune publiée par le magazine espagnol «Atalayar», M. Haddad revient sur les informations rapportées par le journal israélien «Haaretz», dans son édition du 9 août, selon lesquelles les membres de la Commission d’enquête du Parlement européen sur Pegasus ont appris de NSO, la société qui fabrique le désormais célèbre logiciel espion, qu’«elle a des contrats actifs avec 12 des 27 membres de l’Union européenne» et que «la société travaille actuellement avec 22 organisations de sécurité et d’application de la loi dans l’UE». Cette révélation a surpris la Commission, dont l’intention aurait pu être, probablement, de vérifier si des pays non européens ont utilisé Pegasus pour espionner des politiciens et des journalistes européens, souligne l’ancien ministre, sous le titre «l’affaire Pegasus : “Le Monde” et “Forbidden Stories” vont-ils s’excuser auprès du Maroc ?»r>Ce qui est encore plus déconcertant, relève-t-il, c’est le silence des médias tels que «Le Monde», «El País» et bien d’autres, qui avaient accusé le Maroc (ainsi que d’autres pays non européens) en juillet 2021 d’avoir utilisé le logiciel espion pour pirater les téléphones de plusieurs responsables et journalistes européens. «Forbidden Stories et Amnesty International, les organisations à l’origine des fameuses révélations, regardent ailleurs», fait-il remarquer, précisant que «non seulement ce silence est révélateur, mais les motifs politiques qui sous-tendent ces révélations infâmes sont également frappants».
«Le consortium de 17 médias et organisations, qui a fait ces révélations l’année dernière, était absolument certain que le Maroc était l’un des clients de NSO et un destinataire du logiciel espion Pegasus qu’il utilise pour espionner les étrangers et les nationaux. Un an plus tard, non seulement ils n’ont pas réussi à fournir de preuves pour leurs accusations contre le Maroc, mais le Parlement européen a découvert que l’espionnage se fait chez eux, en Europe, et qu’un grand nombre de pays et d’organisations de l’UE sont les clients de NSO», souligne-t-il.r>«La nouvelle explosive, rapportée par “Haaretz”, n’a pas attiré l’attention de “Le Monde” ni de “El País”. Amnesty ne l’a même pas mentionné et Forbidden Stories n’a pas mis à jour son fil d’actualité sur son site web. La révélation de “Haaretz” a démoli l’histoire selon laquelle “les régimes oppressifs utilisent Pegasus pour espionner les politiciens et les journalistes dans les démocraties européennes”. L’histoire a été démentie, le récit n’est pas aussi sensationnel qu’il y a un an», écrit-il.
«Par crainte de perdre prestige et crédibilité, ces médias et organisations se sont repliés dans un silence estival en attendant que la tempête se calme. Non seulement cela, mais s’ils couvrent l’histoire, cela pourrait être une source d’information supplémentaire qu’ils n’ont aucune preuve contre l’utilisation de logiciels espions par le Maroc. Les ramifications juridiques sont bien connues, notamment parce que le gouvernement marocain est déterminé à porter l’affaire devant les tribunaux nationaux européens pour obtenir justice pour les dommages causés par ces mêmes médias et organisations», relève-t-il. L’autre raison pour laquelle «Le Monde», «El País» et d’autres ne couvrent pas l’histoire, selon M. Haddad, est qu’elle «déconstruit leur ligne éditoriale anti-marocaine. Son objectif est moins professionnellement journalistique que politiquement motivé».
Membre de la Chambre des conseillers, M. Haddad dit espérer que les députés européens, qui ont raison de créer une commission chargée d’enquêter sur cette affaire, feront davantage la lumière sur cette question, de sorte que «Le Monde», «El Pais», Amnesty, Forbidden Stories et d’autres voient la douloureuse vérité pour ce qu’elle est : les clients de Pegasus sont essentiellement européens, les victimes sont également européennes, leur nombre est énorme et l’utilisation est répandue. «Les députés européens trouveront probablement des moyens et adopteront des lois pour protéger les citoyens, les hommes politiques et les militants. Mais ils donneront à ces médias et à ces organisations la leçon de leur vie : retirer leur toge paternaliste et néocoloniale, par laquelle ils se donnent le droit de cibler et d’attaquer d’autres pays, et faire le ménage dans leur propre jardin avant de dire aux autres que le leur est sordide», conclut-il.