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Afrique subsaharienne : la croissance ralentirait en 2022

L’Afrique subsaharienne, qui constitue un marché de poids pour les investissements marocains, est confrontée à de nouveaux défis économiques exacerbés par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. la croissance dans la région devrait atteindre 3,6% pour 2022, en baisse par rapport aux 4% enregistrés en 2021.

14 Avril 2022 À 16:28

À peine sortie de la récession de 2020 induite par la pandémie du coronavirus, l’Afrique subsaharienne confrontée à de nouveaux défis économiques, exacerbés par la guerre Russie-Ukraine. Selon une analyse semestrielle de la Banque mondiale sur les perspectives macroéconomiques à court terme, la croissance dans la région devrait atteindre 3,6% pour 2022, en baisse par rapport aux 4% enregistrés en 2021. Ce ralentissement s’inscrit dans un contexte régional marqué par la persistance de nouveaux variants de la maladie à coronavirus (Covid-19), l’inflation globale, la perturbation des chaînes d’approvisionnement et les chocs climatiques.

La montée des cours mondiaux des matières premières, qui s’est accélérée depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, vient s’ajouter aux autres défis économiques de la région. «Principaux exportateurs mondiaux de denrées alimentaires, la Russie – qui est aussi le plus grand exportateur d’engrais au monde – et l’Ukraine, représentent une part importante des importations de blé, de maïs et d’huile de graines, et celles-ci pourraient s’interrompre en cas de poursuite du conflit», alerte l’Institution de Bretton Woods.

Alors que les économies d’Afrique subsaharienne risquent fort d’être touchées, elles aussi, par le durcissement de la conjoncture mondiale et une réduction des flux financiers étrangers vers la région, l’analyse de la Banque mondiale relève que la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires se traduira par une inflation à la hausse dans les pays africains.

Les personnes pauvres et les populations vulnérables seront les plus touchées, en particulier dans les zones urbaines. «Alors que les pays africains se trouvent confrontés à une incertitude persistante, à la perturbation de l’approvisionnement et la flambée des prix des engrais et des produits alimentaires, les politiques commerciales peuvent changer la donne en garantissant la libre circulation des denrées alimentaires à travers la région», souligne Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Selon lui, avec des marges budgétaires limitées, les décideurs doivent se tourner vers des options innovantes comme la baisse ou la suppression temporaire des droits à l’importation sur les denrées alimentaires de base, pour venir en aide à leurs concitoyens.

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