12 Avril 2022 À 14:16
C’est fait. L’Agence pour le développement agricole (ADA) a mandaté la Compagnie d’aménagement agricole et de développement industriel (ADI) pour mettre en marche un projet pilote d’alliances productives dans l’agroalimentaire. La formule, introduite par la Banque mondiale en Amérique latine depuis les années 2000, implique trois acteurs principaux : un groupe de petits-moyens producteurs, un ou plusieurs acheteurs et le secteur public. Les producteurs organisés concluent un accord avec l’acheteur. Ils élaborent un plan d’affaires dont le secteur public est le partenaire pour la mise en œuvre. Ces activités sont financées par des subventions publiques, par une contribution des bénéficiaires et, dans certains cas, par le ou les acheteurs, et le secteur bancaire. L’opération pilote sera initiée dans deux régions : Fès-Meknès et Béni Mellal-Khénifra. En clair, l’approche de l’alliance productive promeut le partenariat entre une organisation de producteurs (coopérative ou GIE) et un ou des acheteurs, avec l’appui de l’État.
L’objectif pour les petits producteurs est d’accéder à des marchés plus rémunérateurs, à haute valeur ajoutée, plus fiables et capables d’absorber de plus grandes quantités de produits que les marchés traditionnels (souks, marchands ambulants, vente sur pied), et de contourner la perte de valeur liée aux multiples intermédiaires dans certaines filières. Les producteurs peuvent donc investir dans l’amélioration de leur production en quantité et qualité, puisqu’ils ont la garantie d’un marché bien identifié et sûr, s’ils mettent leur production à niveau pour répondre aux exigences de l’acheteur. L’objectif du partenariat pour les producteurs est de booster la valeur ajoutée retenue à leur niveau, donc d’augmenter leurs revenus, en ne vendant plus leur production sur pied ou en vrac, mais des produits conditionnés. L’acheteur bénéficie pour sa part d’un approvisionnement en produits en quantités et qualités requises et à dates convenues. Il peut être transformateur, acteur de la moyenne et grande distribution ou exportateur. Rappelons que ce chantier s’inscrit dans le programme de renforcement des chaînes de valeur agroalimentaires financé par la Banque mondiale pour 200 millions de dollars.