Économie

Financement : le capital amorçage/risque continue de gagner du terrain

​L’Association marocaine des investisseurs en capital vient de publier le rapport d’activité 2021 du secteur. Celui-ci relève que les levées de fonds poursuivent leur trend haussier et que la part des investisseurs marocains diminue fortement au profit de celle des fonds étrangers. L’essentiel des levées de 2021 (près de 62% en valeur) a été réalisé par 12 investisseurs sur les 28 existants. Le secteur le plus rentable reste la santé, avec un taux de rentabilité interne brut de 26%.

Sur la période 2017-2021, les levées de fonds frôlent 7 milliards de DH.

18 Mai 2022 À 13:52

En 2021, les capitaux levés par les entreprises marocaines ont atteint un nouveau record. Leur montant ressort ainsi à 1,86 milliard de DH contre 1,35 milliard une année auparavant, selon le rapport d’activité 2021 de l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC). Sur la période de 2017-2021, les levées de fonds atteignent un montant global de 6,99 milliards de DH, soit presque le double des fonds levés e2012-2016. La part des investisseurs marocains dans ces levées de fonds a connu une forte baisse depuis la première génération de fonds (2000-2005). Elle est passée de 73% des levées sur la période 2000-2005 à 37% sur la période 2017–2021 (quatrième génération), précise le rapport. En revanche, la part des organismes de développement internationaux est en forte hausse depuis la 1re génération de fonds. Sur le 1,86 milliard levé l’année dernière, 1,15 milliard a été investi par 12 sociétés de gestion portant sur 22 nouvelles entreprises et 8 réinvestissements. De manière globale, les «fonds restent généralistes. Avec 32% des investissements réalisés en 2021, le secteur industriel s’arroge encore la première place tandis que celui des services et transports arrive en seconde position et enregistre une hausse de 18 à 31% sur la période 2017–2021», précise l’AMIC dans son rapport. Plus de 71% des investissements sont réalisés dans la région de Casablanca-Settat et 9% dans la région de Rabat-Salé-Kenitra.

Un niveau élevé de désinvestissement en 2021

Délaissé pendant des années, le segment de l’investissement en capital amorçage/risque poursuit sa dynamique de croissance observée sur cette dernière génération de fonds. À fin 2021, les investissements en Capital amorçage et risque représentent 32% des investissements réalisés en nombre et 7% en valeur. Leurs parts, en nombre, sont passées de 26% sur la période 2006–2011 à 48% sur 2017-2021. Par ailleurs, l’AMIC relève une augmentation du nombre de transactions de moins de 20 millions de DH entre la troisième et la quatrième génération de fonds, grâce au développement de l’activité amorçage/risque. Le ticket moyen pour les entreprises en phase d’amorçage/risque est d’environ 8,6 millions de DH sur la période 2017–2021. Celui dédié au développement et à la transmission a pratiquement doublé, sur deux générations, passant de 55 (2012-2016) à 99 millions de DH (2017-2021). Par ailleurs, les sorties de l’année 2021 atteignent 882 millions de DH (4 actes de désinvestissement). Il s’agit du niveau le plus élevé depuis celui de 2017 (968 millions de DH) pour les sorties effectuées ces 10 dernières années.

Sur la période 2017-2021, les sorties totalisent 3,18 milliards de DH contre 1,05 milliard lors de la période 2012-2016. Sur la période 2000-2021, les fonds ont réalisé 136 actes de désinvestissement. Les sorties sur le marché secondaire représentent 37% des montants désinvestis, suivies des sorties auprès des industriels qui représentent 28%, puis des sorties boursières qui représentent 18%. Le Taux de rentabilité interne (TRI) brut moyen calculé sur la base de 91 cessions effectives est de 13% sur la période de 2000-2021. Le multiple global du secteur est de 2 (1,2 pour l’amorçage/risque, 2,3 pour le développement et 1,8 pour la transmission). La durée moyenne de détention des participations est de 6,1 ans. Les secteurs de la santé, des services et de la construction affichent les TRI les plus élevés avec respectivement 26%, 18% et 17%.

Pour rappel, le rapport d’activité couvre un périmètre de 28 sociétés de gestion (incluant des fonds) et 60 fonds (16 actifs, les autres en phase de désinvestissement ou désinvestis), et représente la quasi-totalité des sociétés de gestion ayant un bureau au Maroc. Les fonds transrégionaux accaparent 80% des levées pour le Maroc depuis 2012 et adoptent une forme juridique étrangère pour des raisons liées notamment aux contraintes de change et de fiscalité. Les fonds locaux représentant 20% en valeur privilégient les véhicules juridiques marocains (OPCC et SA). r> 

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