05 Juillet 2022 À 16:06
La Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieur (BMICE) est promise à un nouveau décollage. L’institution dont le Maroc est membre fondateur aux côtés de la Tunisie, la Mauritanie, la Libye et l’Algérie, a mandaté le cabinet de consulting Finactu afin de l’accompagner dans l’élaboration de sa stratégie d’intégration économique régionale sur la période 2023-2027. Les équipes de Finactu auront donc pour mission de concevoir une nouvelle stratégie pour cette banque régionale de développement basée à Tunis, en révisant en profondeur son modèle économique à l’aune d’un benchmarking international. Un business plan reflétant les choix stratégiques de la BMICE sera ainsi conçu par Finactu qui identifiera aussi avec «précision» les moyens et leviers permettant de mettre en œuvre la nouvelle stratégie à définir. Il s’agit également de proposer un nouveau cadre institutionnel et de gouvernance de la Banque.
«Cette mission confronte les équipes de Finactu aux défis de l’intégration économique dans la région du Maghreb, mais aussi aux immenses potentialités de ces 5 pays, génératrices de besoins financiers eux-mêmes considérables», souligne Géraldine Mermoux, directrice générale associée de Finactu qui dispose d’un bureau à Casablanca. Pour Denis Gendreau, président du cabinet, «rarement une institution financière multilatérale aura eu autant de sens et de légitimité. L’intégration régionale au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA) est une promesse pleine d’espérance, qui n’attend que d’être concrétisée, et la BMICE a prouvé, par ses premières réalisations, qu’elle était le bon instrument pour transformer cette espérance en réalité».
En étroite relation avec l’équipe de direction de la BMICE, le cabinet de consulting mobilisera pendant environ 5 mois une équipe de 10 consultants couvrant toutes les problématiques de stratégie bancaire, de gouvernance institutionnelle et opérationnelle et de business plan. Pour rappel, la BMICE a été créée en 2015 dans le but de renforcer l’intégration économique des cinq pays de l’UMA. Depuis la tenue de son assemblée générale constitutive à Tunis, le management de la Banque affirme s’atteler à la définition de la stratégie de l’institution appuyée par un plan d’affaires quinquennal ainsi qu’à la mise en place de ses structures organisationnelles et opérationnelles. La BMICE dispose d’un capital autorisé de 500 millions de dollars et un capital libéré de 83 millions, détenu à parts égales par les 5 pays de l’UMA. Elle a entamé effectivement ses opérations en 2017.
La Banque finance aussi bien des projets d’investissement que les besoins d’exploitation des entreprises et les opérations de commerce extérieur. Dans l’une de ses analyses, la BMICE estime que la politique d’intégration régionale doit être soutenue par des mesures adéquates. «La faiblesse relative du taux d’intégration économique régionale au sein de l’UMA est constatée dans un contexte de complexité du réseau d'accords bilatéraux de libre-échange, d’une multiplicité d’accords préférentiels régionaux ainsi que d’autres accords commerciaux multilatéraux qui n’ont pas eu les répercussions escomptées en termes de baisse de la protection tarifaire et d’atténuation des barrières non tarifaires et des obstacles procéduraux au commerce, en raison de difficultés techniques, du point de vue des règles d’origine et de cumul notamment, imputables à la faible application des accords signés», détaille l’Institution. Dans le même temps, soulignent les analystes de la BMICE, les cadres et régimes d’investissement des pays de la région sont encore confrontés à certaines restrictions qui impactent le climat des affaires et les investissements transfrontaliers.