25 Octobre 2022 À 17:25
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Dans l’ombre des performances des clubs marocains sur la scène continentales (WAC et RS Berkane), c’est tout le système qui semble se fissurer. La santé financière de la majorité des clubs est préoccupante. Plusieurs clubs dits professionnels présentent des défauts de paiement. Une situation qui a contraint la FRMF à refuser de qualifier les recrues estivales des clubs insolvables. L’Union marocaine des footballeurs professionnels (UMFP) estime à 160 le nombre de joueurs sous contrat, mais qui n’ont pas le feu vert pour jouer, en l’absence de garanties financières de leurs clubs. La FRMF avait pourtant envoyé une circulaire aux clubs dans laquelle elle les exhortait à régulariser leur situation avant de recruter de nouveaux joueurs.
Le plus inquiétant, c’est l’incapacité de plusieurs clubs à verser les salaires de leurs joueurs. Il y a des clubs comme le MC Oujda où les retards sont de deux à quatre mois, sans parler des primes de signature impayées depuis deux ans. La grève des joueurs du club de l’Oriental est le résultat de cette faillite financière, car le club ne peut pas honorer les contrats qu’il a signés. Le MC Oujda n’est pas le seul club dans cette situation. Le Moghreb de Tétouan, l’Itthad de Tanger voire le DHJ ou encore le Hassania d’Agadir sont aussi à la peine sur le plan financier.
Rupture de contrat pour juste cause
L’UMFP s'inquiète du nombre grandissant des cas de retard de paiement, alors même que les salaires sont globalement en baisse. Elle a récemment publié un communiqué où elle soutient les joueurs d’Oujda pour qu’ils obtiennent leurs salaires et primes de signature. Mais un tel communiqué pourra-t-il faire fléchir les dirigeants du club ou inciter la FRMF à faire pression sur lui et sur ceux qui sont dans la même situation ? Pas sûr. Néanmoins, les joueurs disposent d’une arme qu’ils n’utilisent pas, à savoir la rupture de contrat pour juste cause. Le règlement du statut et du transfert du joueur de la FIFA autorise les joueurs à mettre fin à leur contrat pour juste cause en raison de salaires impayés. L’article 14 bis dudit règlement stipule que «si un club venait à se retrouver dans l’illégalité en ne payant pas au moins deux salaires mensuels au joueur aux dates prévues, ce dernier serait alors considéré comme en droit de résilier son contrat pour juste cause, sous réserve d’avoir mis en demeure par écrit le club débiteur et de lui avoir accordé au moins quinze jours pour honorer la totalité de ses obligations financières. Des dispositions contractuelles alternatives applicables au moment de l’entrée en vigueur du présent article peuvent également être considérées».
En clair, les joueurs de la Botola qui n’ont pas reçu leur salaire depuis deux mois peuvent déclencher la procédure de rupture de contrat pour juste cause. Le joueur commencera par mettre en demeure le club en lui donnant un délai de 15 jours pour s’acquitter des impayés. Passé ce délai, le joueur doit déposer une requête à la Chambre nationale de règlement des litiges. Le club fera certainement appel auprès de la Commission centrale d’appel pour gagner du temps. Entretemps, le joueur à qui on demande d’être performant tous les weekends lutte pour survivre. Bienvenue dans le professionnalisme de la Botola. Et en deuxième division, la situation est encore pire.r>