Nation

Campagne de vaccination, Omicron, souveraineté vaccinale... Aït Taleb fait le point

Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, dans un entretien accordé à la MAP sur le bilan de la santé de 2020.

05 Janvier 2022 À 18:57

Actualité épidémique oblige, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, a consacré une grande partie de son entretien accordé à nos confrères de Médias 24 au variant Omicron. À cet égard, il a rappelé que ce dernier circulait depuis le mois d’avril et c’est maintenant qu’il a commencé à prendre place. De plus, a-t-il ajouté, il s’agit d’un virus qui circule de manière rapide et contamine les populations en un temps très court, même s’il reste moins létal. «Mais ce n’est pas une raison qui doit nous pousser à ne pas nous inquiéter, car il peut attaquer des populations fragiles. Au Maroc, Omicron est en train de progresser à grande vitesse puisqu’on est passé d’une centaine de cas à plus de 3.000 et on est dans une ascension fulgurante. Le nombre des personnes contaminées par le variant Delta s’écrase devant le nombre de ceux touchés par Omicron. Il faut dire que la transmission communautaire au Maroc est de l’ordre de 69% d’après les études que nous avions faites à ce sujet», s’alarme le responsable gouvernemental.

Par ailleurs, s’agissant du traitement des personnes touchées, le ministre a souligné que le nombre des admis en réanimation sont dans la majorité des cas des individus présentant des facteurs de risque ou ayant un âge supérieur à 60 ans, parmi eux figurent des gens non vaccinés. À titre d’exemple, les chiffres d’une journée ayant enregistré 150 admis en réanimation font état de 55 non vaccinés. «Cela signifie que le risque d’attraper une forme grave, en n’étant pas vacciné, est six fois plus important que si on est vacciné», explique-t-il.r>Le ministre de la Santé est revenu, dans cet entretien, plus en détail sur le taux de vaccination qu’il a qualifié de très important puisqu’il frôle les 88% de la population éligible (24,5 millions sur 28,5 millions) s’agissant de la première dose et 80% pour la deuxième dose. Ce qui signifie, selon lui, que le Maroc a su bien gérer la pandémie. Même en termes de médication, ajoute-t-il, à chaque fois qu’il y a un médicament important, le Maroc est dans une posture proactive. «Par exemple, le Molnupiravir qui a fait l’objet d’essais cliniques sur le plan mondial existe sous forme générique. Le Maroc s’est positionné pour en acquérir une quantité qui pourrait servir dans le protocole thérapeutique. Le Molnupiravir a trouvé sa place en Grande-Bretagne et il peut être utilisé dès le début de l’apparition des symptômes. Nous en avons une quantité qu’on va utiliser selon un protocole thérapeutique au sujet duquel le Comité scientifique va se réunir pour rendre son avis», explique le responsable ministériel.

Sur le même registre, il a affirmé que les opérations de vaccination se poursuivent. Les chiffres, avance-t-il, montrent que la population indécise admet de plus le plus l’importance de la vaccination. Pour ce qui est des catégories réticentes, les pouvoirs publics poursuivent leurs efforts de communication et de sensibilisation. Concernant les populations enclavées, un dispositif mobile permet de les toucher sur place. «Il y a aussi des populations qui n’ont pas d’identifiant, et on est en train de trouver la meilleure manière de les identifier. Pour ce qui est des gens qui peuvent présenter des complications, des allergies ou des maladies, il y a donc des ajustements techniques à faire, sachant qu’on ne peut pas arriver à 100% de vaccination. Mais je pense que nos efforts doivent cibler prioritairement les populations de 60 à 80 ans non vaccinées. Nous essayons de leur expliquer les risques encourus afin d’éviter qu’elles ne se retrouvent en réanimation», explique M. Aït Taleb.r>Autre question de première importance évoquée dans cet entretien avec le ministre de la Santé et de la protection sociale : la souveraineté vaccinale. À ce propos, le haut responsable a expliqué que le projet de l’unité de production marocaine a été installé et il est dans la phase de validation des lots de vaccins de Sinopharm. «Bientôt, ce sera la phase du “fil and finish” et on va entamer, dès le mois de juin ou de juillet, la plateforme de fabrication des vaccins. On ne va pas se contenter de vaccins liés aux Covid puisqu’on va se positionner aussi sur des vaccins nécessaires pour le Maroc et le continent africain», annonce-t-il. Dans cet ordre d’idées, M. Aït Taleb affirme que le Maroc ne doit pas compter sur l’importation de médicaments, précisant qu’il y a un potentiel important à exploiter qui permettra de répondre aux besoins du marché marocain, mais aussi du marché continental. r> 

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