10 Août 2022 À 16:53
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Considérée comme l’un des plus grands projets structurants, tant au Maroc qu’en Méditerranée et en Afrique, la station de dessalement de l'eau de mer «Douira», dans la commune d'Inchaden relevant de la province de Chtouka Aït Baha, a permis de garantir l'alimentation en eau potable du Grand Agadir et des centres voisins, au profit d'une population estimée à 1,6 million de personnes. Ce projet est le fruit des efforts conjugués du ministère de l'Agriculture, de la pêche, du développement rural et des eaux et forêts, et de l'Office national de l'eau et de l'électricité (ONEE). La station a permis de faire face à la pénurie en eau potable dans la région et de réduire la pression croissante sur les eaux souterraines, améliorant ainsi la gestion des ressources en eaux de surface. Elle a également permis de fournir de l'eau pour l'irrigation de 15.000 hectares au profit de 1.500 agriculteurs dans la plaine de Chtouka. En chiffres, la capacité de production de la station de dessalement de l'eau de mer «Douira», dans un premier temps, est de 275.000 m³ par jour (150.000 m³ pour l'eau potable et 125.000 m³ pour l'eau d'irrigation). Cette capacité devra augmenter pour atteindre 400.000 mètres cubes par jour, répartis uniformément entre l'eau potable et l'eau d'irrigation. Selon des informations obtenues par notre confrère «Assahra Al-Maghribia», le projet a permis de faire une économie de 9 milliards de DH en termes de valeur ajoutée, ainsi qu’une économie en capital estimée à 3 milliards de DH. Il permettra également la création d'un million de journées de travail par an.
Ce projet structurant et innovant, qui est le fruit d'un partenariat entre les secteurs public et privé dans le but de rationaliser les coûts de production, est le premier du genre dans le domaine de la production combinée d'eau potable et d'eau d'irrigation. Face au défi de la réduction des coûts de production, l'ONEE a travaillé sur trois axes. Le premier concerne le recours aux dernières technologies, grâce à un système qui a un impact très positif sur le coût de production par mètre cube, permettant de le réduire d'environ 43%. Quant au deuxième axe, il consiste à relier l'usine de dessalement à un parc éolien, étant donné que le Maroc dispose d'un fort potentiel énergétique et que c’est l'un des rares pays à produire de l'énergie éolienne à très faible coût. La puissance générée dans ce cadre est de 68 mégawatts. Enfin, le troisième axe porte sur le transfert de l'eau de l'usine de dessalement vers le réseau de distribution du Grand Agadir. Dans ce cadre, la géographie de la région garantit une force d'attraction sans utilisation d'énergie électrique, ce qui permet de réduire le coût de production au mètre cube.
Par ailleurs, le projet comprend deux exutoires en mer, deux canaux pour la récupération de l'eau salée d'une longueur de 1.100 mètres chacun et d’un diamètre de 2,4 mètres, d'un canal d'évacuation des eaux concentrées d'une longueur de 700 mètres et d'une usine de dessalement, en plus d’infrastructures qui comprennent des réservoirs de stockage de l'eau potable et d'irrigation, 5 stations de pompage, un canal principal d’une longueur de 18,4 km et un réseau de distribution de 480 km. Il est à noter que le coût de ce projet stratégique s'élève à 4,48 milliards de DH, dont 2,7 milliards de DH pour la partie liée à l'eau potable.