Société

Covid-19 : les femmes et les hommes, même combat

Pour la deuxième année consécutive, la Journée internationale des droits des femmes intervient dans un contexte de pandémie marqué toutefois par une accalmie. Deux années de lutte acharnée contre la propagation de la Covid-19 durant lesquelles les femmes ont été au premier plan. Sur le plan professionnel, elles ont travaillé côte à côte avec leurs homologues masculins, mais sur le plan sanitaire, le virus aura été peu clément envers elles.

Alors que la pandémie battait son plein, les combattantes en blouse blanche géraient leur quotidien avec fierté et courage au serment d’Hippocrate certes, mais surtout et avant tout par patriotisme et citoyenneté.

07 Mars 2022 À 16:35

Cela fait plus de deux ans que le Maroc, à l’instar d’autres pays, fait face à la pandémie liée à la Covid-19 tout en adoptant des mesures tantôt renforcées, tantôt assouplies. Un combat acharné dans lequel des femmes, au même titre que les hommes, ont fortement milité. Ne comptabilisant ni heures de travail, ni fatigue physique et morale, ces combattantes en blouse blanche ont tout fait pour affronter le virus à chaque instant. Entre la réalisation des tests PCR, la prise en charge des cas contaminés, le suivi de ceux en réanimation mais aussi et surtout l’administration des vaccins aux citoyens… ces héroïnes de la Santé géraient leur quotidien avec fierté et courage au serment d’Hippocrate certes, mais surtout et avant tout par patriotisme et citoyenneté. Aujourd’hui, et alors que notre pays se prépare à un retour à une vie quasi normale, un hommage doit leur être rendu qu’elles soient médecins, infirmières ou encore femmes de ménage travaillant dans les hôpitaux publics et les cliniques privées. Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, souligne, à cet égard, que 70% des professionnels de la santé qui militaient face à la pandémie étaient des femmes. L’expert regrette, toutefois, le fait que les femmes, bien qu’elles soient fortement engagées, restent sous-représentées dans les cellules qui gèrent la crise de Covid-19 dans les pays. Le constat, ajoute-t-il, émane des organismes de l’ONU qui ont réalisé des recherches dans plus de 100 pays. Autant dire que même en temps de crise, le principe de l’inégalité des genres reste la règle. La femme a beau travailler et donner de son temps et de son énergie, au même titre que l’homme, sans pour autant être traitée de la même manière dans des questions liées à la gouvernance. D'ailleurs, le même constat ressort quand on vérifie la place de la femme dans les instances de gouvernance. Beaucoup reste à faire !

L’impact santé n’est pas des moindresr>Pas d’inégalité genre face au risque de contamination à la Covid-19 ! Le virus a touché aussi bien les hommes que les femmes avec quelques différences. À l’échelle planétaire, indique Dr Tayeb Hamdi, il y avait plus de femmes testées positives que les hommes. Et d’ajouter que cela s’explique par plusieurs facteurs, notamment le fait que les femmes, d’une part, sont plus soucieuses de la santé de la famille, et donc elles se faisaient testés, et d’autre part, elles tendent davantage que les hommes à travailler dans les secteurs sociaux, tels que les services, la distribution, le tourisme et l’hôtellerie. Des secteurs qui exigent des échanges en face à face et qui sont les plus durement touchés par la distanciation physique et les mesures d’atténuation. L’expert tient à souligner qu’en dépit du nombre élevé observé dans le monde des cas de contamination, les femmes touchées par le virus ne développent pas des formes graves plus que les hommes. Il indique ainsi que le nombre de décès a été plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans le monde. À ce jour, il n’existe pas de chiffres officiels à annoncer dans ce sens, mais les constats partagés par Dr Hamdi ont été dressés dans plusieurs recherches scientifiques.

Une précision d’importance : En cas de contamination à la Covid-19, les femmes sont moins symptomatiques mais restent plus touchées par le Covid long. Un phénomène qui implique une persistance d’un ou plusieurs symptômes de la Covid-19 après la guérison comme la fatigue, les maux de gorge et les palpitations cardiaques. Des symptômes qui viennent encore perturber le quotidien de la femme qui se voit déjà tiraillée entre ses ambitions professionnelles et ses obligations familiales.r>Par ailleurs, les femmes sont appelées, en cette période de retour à la vie normale, à contribuer à la relance économique, tous secteurs confondus. La période est tout aussi particulière à gérer que la crise elle-même et la femme a bel et bien son mot à dire.

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