16 Février 2022 À 17:49
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a mis en garde une nouvelle fois mercredi contre les conséquences de l’inégalité d’accès aux vaccins anti-Covid entre pays riches et en développement.
Si le développement de plusieurs vaccins en un temps record est un triomphe pour la science et a surtout changé la trajectoire de la pandémie de Covid-19, cette nouvelle donne reste une « tragédie quand des milliards de personnes n’ont pas encore bénéficié du pouvoir salvateur des vaccins », a fustigé M. Tedros lors d’une réunion de l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) à Marburg.
Au cours de cette réunion sur « l’équité en matière de vaccins pour l’Afrique », le directeur général de l’OMS a dénoncé l’inégalité d’accès aux vaccins anti-coronavirus entre pays riches et en développement.
Pour le chef de l’OMS, il ne s’agit pas seulement « d’un échec moral, mais aussi d’un échec épidémiologique, qui crée les conditions idéales pour l’émergence de nouveaux variants » dans le monde.
Il a ainsi fustigé l’attitude égoïste des pays riches et indirectement critiqué certains fabricants de vaccins. Or pour l’OMS, la planète dispose « des outils nécessaires pour maîtriser la pandémie de Covid-19 cette année ».
« Mais nous sommes minés par une inégalité rampante. Dans de nombreux pays où la couverture vaccinale est élevée, un discours dangereux a émergé, selon lequel la pandémie est terminée », a dit le patron de l’OMS, en s’adressant aux hauts responsables de l’UA et l’UE.
En réalité, plus de la moitié du monde est toujours aux prises avec une faible couverture vaccinale et une faible capacité de dépistage, selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, qui relève que 116 pays ne sont pas actuellement « sur la bonne voie pour atteindre l’objectif commun de l’OMS de vacciner 70% de la population de chaque pays d’ici à la mi-2022 ».
Le fossé semble visible sur le continent africain où plus de 80% de la population n’a « toujours pas reçu une seule dose ». Selon un décompte établi lundi par l’OMS, plus de 10,2 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont la majorité dans les pays riches.
Mais pour combler ce fossé, l’OMS estime que la production locale est « essentielle ». « Nous ne pouvons atteindre cet objectif que par une véritable coopération en matière de mise au point, de production, de distribution et d’utilisation des vaccins au niveau local, en utilisant une gamme variée de plateformes », a affirmé le Dr Tedros.