26 Janvier 2022 À 15:25
Alors que le nombre de contaminations continue d’atteindre des records dans plusieurs pays, certains ont décidé de passer à une gestion endémique du coronavirus. C’est notamment le cas de l’Espagne et du Royaume-Uni qui envisagent de lever prochainement les principales restrictions sanitaires et traiter la Covid-19 comme une simple grippe. Il est également prévu d’arrêter de comptabiliser les patients contaminés par le Sars-CoV-2 dans les prochaines semaines.r>Certes, les dernières études ont montré que le variant Omicron est moins virulent que ses prédécesseurs et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a même estimé que la fin de la phase aiguë de la pandémie est peut-être à portée de main dès cette année, mais est-ce suffisant pour décider de passer à une gestion endémique du coronavirus dès maintenant ? Ces pays sont-ils trop optimistes, ou plutôt réalistes, et devraient être des exemples à suivre ?r>Contacté par nos soins, Saïd Moutawakil, professeur en réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, affirme qu’il s’agit d’une tendance mondiale et que de nombreux pays vont probablement suivre les pas de l’Espagne et du Royaume-Uni. «La probable fin de la pandémie en 2022 et la survenue du virus de façon endémique dans le monde est un sujet qui anime actuellement les discussions de toutes les autorités sanitaires dans le monde. Nous nous attendons à ce que le variant Omicron, qui a subi plusieurs mutations au niveau de ses constituants, reste assez transmissible avec des effets moins néfastes qu’au début de la pandémie. C’est ce qui justifie en partie la décision prise par ces pays», déclare Pr Moutawakil.
Un taux élevé de la vaccination est primordial pour un retour à la normale
Ce dernier souligne, par ailleurs, que le fait de décider de passer à une gestion endémique du coronavirus est également justifié par le taux de vaccination élevé de ces pays. En effet, en Espagne plus de 80,8% de la population est vaccinée, 93% des plus de 12 ans ont déjà reçu deux doses, soit 38 millions de personnes, et 17 millions ont pris la troisième dose. «Les mesures barrières, le traitement rapide et la vaccination ont déjà permis de diminuer de façon drastique les effets de la Covid-19 sur la santé et sur la mortalité. C’est la raison pour laquelle les experts s’accordent à dire que d’ici la fin du printemps nous arriverons à la fin du caractère pandémique du coronavirus. Le Maroc rejoindra probablement ces pays qui lèvent actuellement les principales mesures restrictives. Mais pour que cela se passe sans risques importants, il faut accélérer la campagne vaccinale», estime l’expert. «Malheureusement, nous constatons que l’état d’esprit des Marocains est caractérisé par une lassitude et une morosité. C’est un peu compréhensif, mais il faut se ressaisir pour pouvoir aller de l’avant et vaincre la pandémie. Les citoyens doivent participer à cet élan que nous attendons et relancer la troisième dose du vaccin pour espérer un retour rapide à la vie normale», ajoute Pr Moutawakil. Le médecin appelle également les Marocains à commencer à apprendre à vivre avec le virus en adoptant les gestes barrières qui doivent désormais faire partie de notre mode de vie.