Société

Covid-19 et variole du singe : Sommes-nous proches de la fin ?

26 Décembre 2022 À 16:14

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Le monde entier célèbre ce mardi 27 décembre la Journée internationale de la préparation aux épidémies. Cette journée décrétée par l'ONU, il y a tout juste trois ans suite à l’apparition de la Covid-19, vise à sensibiliser à l’importance de mettre en place des mesures de préparation, de prévention et de riposte face aux pandémies dans le but de relever les défis sanitaires à venir. «Il y a trois ans ce mois-ci, le virus de la Covid-19 était détecté pour la première fois. Les coûts ont été catastrophiques. Des millions de vies ont été perdues et des centaines de millions de personnes sont tombées malades. Les économies ont été mises à genoux, les systèmes de santé ont été mis à rude épreuve et des milliers de milliards de dollars ont été engloutis. La réalisation des objectifs de développement durable a été rudement compromise. Et les pays en développement ont souvent été abandonnés à leur sort, se voyant hélas refuser les vaccins, les tests ou les traitements dont ils avaient besoin pour protéger leurs populations», a déclaré António Guterres, secrétaire général de l’ONU à l’occasion de cette journée.

Et d’ajouter que «la Covid-19 ne sera pas la dernière épidémie ou pandémie que connaîtra l’humanité. En tant que communauté mondiale, nous devons en tirer les dures leçons et investir énergiquement dans des mesures de préparation, de prévention et de riposte face aux pandémies. Il nous faut améliorer la surveillance pour détecter et suivre de près l’évolution des virus à potentiel épidémique. Il nous faut des systèmes de santé plus résilients, soutenus par une couverture sanitaire universelle. Et il nous faut des personnels de santé bien formés, bien équipés et bien rémunérés». L’Organisation mondiale de la santé (OMS) espère, de son côté, que la Covid-19 et la variole du singe ne seront plus des urgences de santé publique dans le monde en 2023, lorsque les deux maladies auront terminé leur phase la plus dangereuse.

Les vagues épidémiques se calment, mais le virus de la Covid-19 ne va pas disparaitre 

Les experts que «Le Matin» a contactés pensent également que nous nous approchons de la fin de ces épidémies. «En ce qui concerne la Covid-19, on constate que la gravité de la maladie a diminué de façon très significative même si on continue d’enregistrer des vagues de temps à autre. Les dernières vagues passent d’ailleurs sans conséquences significatives sur les hôpitaux. On peut dire aujourd’hui que la Covid-19 rejoint doucement sa place parmi les infections respiratoires aiguës avec une proportion acceptable de formes graves et de létalité», affirme Dr Mouad Mrabet, coordinateur du centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé. Ce dernier précise que mettre fin à l’épidémie Covid-19 ne veut pas dire que la maladie va disparaître, mais c’est plutôt l'urgence de santé publique de portée internationale qui sera déclarée finie. Concernant la variole du singe, Dr Mrabet souligne que la courbe épidémique mondiale est en phase descendante. «Les chiffres de la variole du singe ne sont pas très alarmants aujourd’hui, même si l’état d’urgence internationale est toujours déclaré. Le mouvement de sensibilisation, le grand engagement communautaire et le ciblage des populations les plus touchées ont permis de circonscrire rapidement cette épidémie», indique-t-il.

Même son de cloche du côté de Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. «Je pense également que ces épidémies finiront par être maîtrisées au premier trimestre de l’année 2023. Pour la variole du singe, le virus devrait revenir aux pays d’Afrique qui étaient classiquement touchés par cette maladie. Et pour la Covid-19, nous devons attendre un peu pour voir ce que pourrait engendrer la situation actuelle en Chine. Normalement, nous serons fixés d’ici mi-février. Sauf mauvaise surprise, le virus devrait devenir saisonnier. Seules les personnes vulnérables seront appelées à se faire vacciner d'une manière régulière, mais tous les autres n’auront pas besoin de doses de rappels», estime Dr Hamdi. Ce dernier a également tenu à souligner que le Maroc a pris des mesures exceptionnelles qui nous ont permis de faire face à ces épidémies. «La crise sanitaire de la Covid-19 nous a appris à mieux gérer les pandémies. D’ailleurs, le Maroc s’est positionné en leader mondial en matière de gestion de la crise sanitaire grâce à sa stratégie nationale», note Dr Hamdi.

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