Société

Covid-19 : Voici pourquoi de nouvelles doses de vaccins ne sont pas à exclure

3e dose, 4e dose, voire 5e dose… jusqu’à combien de doses de vaccin anti-Covid ira-t-on ? Si les rappels et les boosters restent nécessaires, particulièrement pour les personnes vulnérables, l'on se demande si, face à un virus qui ne faiblit pas, les scientifiques prolongeront la liste des doses à administrer. Selon Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses, il y a deux raisons qui poussent à prendre ces décisions d'ajout de rappels : l’immunité qui baisse avec le temps et qui doit donc être renforcée et l’apparition de variant ou sous-variant capables d’échapper à la protection immunitaire post-infection ou post-vaccination. Les explications.

12 Juillet 2022 À 16:39

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Alors que la pandémie repart dans le monde, plusieurs pays ont annoncé l’ouverture à une 5e dose du vaccin contre la Covid-19 pour les vulnérables. Au Maroc, une 4e dose, dite de rappel, a déjà été instaurée par le ministère de la Santé et de la protection sociale. Elle est destinée, pour l’heure, aux personnes âgées et celles ayant des maladies chroniques. Et pourtant, plusieurs scientifiques avaient écarté, il y a quelques mois, l’hypothèse de la 4e dose au Maroc, affirmant que la 3e dose aurait été suffisante pour renforcer l’immunité. Mais jusqu’à combien de doses de vaccins irons-nous ? Les scientifiques contactés par «Le Matin» estiment qu’il est difficile de répondre avec exactitude à cette question. Tout ce que l’on sait pour l’heure c’est que «notre capacité de protection immunitaire diminue avec le temps et qu’il faut la renforcer», a souligné Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses, dans une déclaration accordée à «Le Matin».

Et d’ajouter que les études menées à ce jour démontrent que l’immunité baisse au bout des mois et c’est la raison pour laquelle les autorités sanitaires ont instauré des doses de rappel. Autre facteur, et non des moindres : une dose de rappel pourrait être recommandée dès lors qu’un nouveau variant (ou sous-variant) arrive à échapper à la protection immunitaire post-infection ou post-vaccination. Pour élucider ce constat, Pr Heikel note qu’au vu des sous-variants d’Omicron, notamment le BA5, une dose de rappel a été préconisée afin de permettre aux personnes vulnérables de reconstituer leur capital immunitaire.

L’expert tient à noter, par ailleurs, que le vaccin ou encore les rappels ne permettent pas de protéger contre la contamination mais plutôt de réduire les risques de développer les formes graves de la maladie. De son côté, Dr Moulay Said Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination, regrette le fait qu’à ce jour, «uniquement 18% de la population cible a eu sa 3e dose du vaccin, alors que d’autres variants apparaissent dans le monde et rien n’empêche qu’ils émergent au Maroc». Pour lui, les vulnérables qui ne sont pas vaccinés courent un grand risque de développer des formes graves de la maladie en cas de contamination. Les efforts doivent être convergés au Maroc pour accélérer l’administration des deux doses de rappel, mais aussi et surtout de pousser les personnes qui n’ont reçu qu’une seule dose vaccin à compléter leur schéma vaccinal. Autant dire que si on ne peut pas prévoir avec exactitude le développement de la situation épidémiologique du Maroc, et définir, par conséquent, le nombre de rappels dont on aura besoin, on doit au moins respecter le protocole sanitaire en vigueur.r> 

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