05 Juin 2022 À 11:13
La clé du succès d’une économie de la connaissance dynamique repose sur plusieurs facteurs de fonds tel la mise en place d’un système solide de formation professionnelle qui constitue la base de la «pyramide des compétences». Un système dual qui permet de performer aux niveaux pratique et théorique. C'est ce qu'a souligné Dominique Foray, directeur du College of Management de l’École Polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), lors de la troisième rencontre du cycle de conférences «Morocco 21», organisé par News Com Africa Holding (NCA Holding) le 3 juin à Casablanca sur le thème «Quels leviers pour devenir une économie de la connaissance ?» L'occasion pour l'expert de rappeler que cette approche fait la particularité du système éducatif suisse.
L’auteur de l’ouvrage «L’économie de la connaissance», venu partager son expertise, n’a pas manqué de mettre en lumière les avantages du système helvétique de formation professionnelle. «Notre système est unique au monde, fortement supporté par les entreprises, grandement apprécié par les familles et la société et hautement valorisé par les marchés du travail», se réjouit M. Foray en précisant que 70% des étudiants suisses s’orientent vers les filières de la formation technique ou formation professionnelle. Ce qui témoigne de l’efficacité, l’efficience et la faisabilité des instruments d'action pour booster l’innovation et la productivité dans un cadre de mobilisation et de partenariat gagnant-gagnant. C’est pour dire qu’une «une science appliquée de haut niveau et un système de formation professionnelle efficace forment un système cohérent. Les qualifications et les connaissances acquises sont complémentaires». Dans le même ordre d’idées, M. Foray a également insisté sur l’importance de supporter la recherche appliquée et de conserver un équilibre entre les personnes formées académiquement et celles formées professionnellement.
Toujours selon l’invité de «NCA Holding», l'économie du savoir doit être considérée comme un véritable investissement dans la création de valeur en se focalisant sur «une infrastructure solide de recherche et d’innovation, un budget, un système efficient des subventions, le leadership et l’autonomie des universités, une bonne gouvernance, les salaires, les valeurs de la société, l’excellence des enseignants et des apprenants, l’implication du secteur privé (PME)», préconise le professeur d’économie et de gestion de l’innovation. Dans une déclaration au journal «Le Matin», M. Foray a noté que «Le Maroc est un pays en transition vers plus d’innovation et plus de développement technologique. Il a bien compris les rouages de l’économie du savoir et les enjeux des transferts des connaissances et technologies entre les universités et les entreprises.
Ces dernières sont conscientes que le fait d’avoir plus de capacités pour innover permettra de former efficacement les gens et du coup enregistrer des performances notables en termes de productivité et de bénéfices». Notons que «Morocco 21» est organisé en partenariat avec le ministère de la Transition énergétique et du développement durable et Bank Of Africa visant à approfondir la réflexion et le partage de savoir-faire et à enrichir le débat dans la perspective de mettre en œuvre les recommandations proposées dans le rapport de la Commission spéciale pour le modèle de développement (CSMD), soulignent les organisateurs.