28 Octobre 2022 À 20:39
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Entre Fès-Meknès et les industries du textile et cuir, c’est une longue histoire d’amour. Aujourd’hui, ces deux filières concentrent 50% des emplois dans la région. Mais actuellement, elles évoluent bien mieux ailleurs qu’à Fès-Meknès, comme dans la région de Tanger, par exemple. Fès, qui était par le passé la deuxième ville industrielle du Maroc, cherche en effet à se repositionner sur l’échiquier industriel national. Un objectif pour lequel d’importants moyens et projets sont déployés afin de rendre à cette région ses insignes d’honneur sur le plan industriel.
«Ces Régionales de l’investissement initiées par la Banque Populaire ont été pour nous une occasion de partager avec l’audience les avancées que la région de Fès-Meknès est en train de réaliser en termes d’investissement public, nouveaux quartiers industriels – dont un pour l’industrie du cuir, un à Aïn Baida à Fès, un autre à Ouisslane à Meknès… – et zone d’accélération industrielle. Ces Régionales de l’investissement ont été également une occasion de rappeler que la région Fès-Meknès détient 70% des réserves en eau au niveau national, ce qui témoigne de l’intérêt et de l’importance de cette région auprès des investisseurs. Mais aussi de souligner que cette région en train de réaliser un Programme de développement régional (PDR) de 13 milliards de dirhams d’investissement partagés entre la région et l’État et touchant tous les domaines. Donc, nous pouvons dire que cette région a et continuera à se doter de tout ce qu’il faut pour retrouver la position économique qui lui sied au niveau national.»
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Omar Tajmouati, président de la CGEM de Fès-Meknès : «Le textile-cuir connaît une importante embellie»
«Je tiens à féliciter la Banque Centrale Populaire (BCP) pour l’organisation de cet événement, en présence du wali de la région de Fès-Meknès. Aujourd’hui, un focus a été mis sur le secteur du textile-cuir qui, je le rappelle, fait partie de l’ADN de la région et je veux profiter de cette o c- casion pour rendre hommage à toutes les entreprises de ce secteur et des autres secteurs également et à tous leurs collaborateurs qui ont fait preuve de résilience pendant la crise de la Covid. Ce secteur a montré quelques lacunes pendant cette crise liées notamment à la dépendance vis-à-vis des marchés historiques : France, Espagne et Italie, et au manque d’intrants, importés en grande partie. Actuellement, le secteur connaît une importante embellie et est appelé à évoluer. Nous appelons donc la BCP à accompagner ce secteur et nous sommes confiants quant à la capacité de ses entreprises à réaliser l’exploit et de le faire prospérer.»
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Yacine Lemcharki, président du directoire de la Banque Populaire de Fès-Meknès : «Nous souhaitons rebooster l’amont du secteur textile et porter notre valeur ajoutée au-delà de 17%» «Je suis convaincu qu’ensemble nous sommes en mesure de faire un excellent travail !»
«La forte mobilisation des entrepreneurs au niveau de la région de Fès-Meknès montre ce dynamisme entrepreneurial. Cet élan ne peut être qu’accompagné par les acteurs régionaux tels la Wilaya, le Conseil de la région, le CRI (Centre régional d’investissement), la CGEM, avec l’appaui de la Banque Populaire, sauront traduire cette volonté telle qu’exprimée par Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, lors de l’inauguration de la nouvelle session parlementaire. Je suis convaincu qu’ensemble nous sommes en mesure de faire un excellent travail !»
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Anass El Ansari, président de l’AMITH : «Nous souhaitons rebooster l’amont du secteur textile et porter notre valeur ajoutée au-delà de 17%»
«Je suis heureux de prendre part à ces Régionales de l’investissement de la BCP en présence du wali de la région de Fès-Meknès et d’une pléiade d’institutionnels. Le textile est un secteur qui regroupe 1.800 entreprises au Maroc avec à peu près 200.000 emplois, ce qui représente 22% de l’emploi industriel dans le pays. Aujourd’hui, avec la nouvelle équipe AMITH, nous ambitionnons en partenariat avec les institutionnels et les organismes financiers de promouvoir davantage l’investissement dans le textile. Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, a fixé la barre à 550 milliards de dirhams d’investissement d’ici 2026 et nous souhaitons nous inscrire dans cette optique-là pour rebooster les investissements sur la partie textile, surtout dans l’amont du secteur ce qui va porter notre valeur ajoutée au-delà des 17%. Nous ambitionnons également de diversifier nos marchés et pour cela nous comptons organiser des Salons régionaux et un Salon international pour promouvoir le “Made in Morocco”.»
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Azzedine Jettou, président de la FEDIC : «Le secteur du cuir est en phase de redémarrage, il faut relancer la formation»
«Je suis présent aujourd’hui aux Régionales de l’investissement, invité par le PDG de la BCP que je remercie, et remercie également le wali de la région Fès-Meknès pour sa participation à cet événement. La Fédération marocaine des industries du cuir (FEDIC) représente 240 entreprises, 50.000 emplois et à peu près 4 milliards de DH de chiffre d’affaires annuel. Notre Fédération travail aujourd’hui sur trois fronts, à savoir l’amont du secteur, la préférence nationale et le “Made in Morocco”. Pour ce qui est de l’amont du secteur, la région de FèsMeknès avec la zone de Aïn Cheggag va permettre à notre secteur, en perdition aujourd’hui à cause surtout des normes internationales relatives à l’écologie, de se repositionner en permettant notamment aux industriels de réinvestir dans la tannerie et de s’installer dans une zone avec une station d’épuration.
Je pense que cette zone de Aïn Cheggag va permettre de drainer des investissements nationaux et internationaux, car aujourd’hui et avec un secteur comme celui de l’automobile, nous aurons d’énormes opportunités pour équiper les voitures de cuir marocain. Aussi, le secteur de la chaussure, de la maroquinerie et des vêtements en cuir est un secteur très porteur qui crée beaucoup d’emplois. Je peux vous dire qu’aujourd’hui notre secteur est en phase de redémarrage et qu’il faut avoir beaucoup de confiance et relancer la formation des cadres et ouvriers par l’OFPPT.»
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Trois questions à Anass El Ansari, président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH) : «L’industrie textile marocaine constitue la plateforme de référence dans le bassin méditerranéen»
Le Matin : L’AMITH a une nouvelle feuille de route pour la période 2022-2025. Pouvez-vous nous en présenter brièvement les grandes lignes ? Anass El Ansari : La feuille de route pour ce mandat 2022-2025 baptisé «Ambition & Transparence» s’articule autour de 6 axes principaux qui sont tous aussi importants les uns que les autres : 1. Soutenir la souveraineté industrielle et le label «Made in Morocco» pour réduire la dépendance du secteur aux importations textiles.
2. Développer les exportations et la conquête de nouveaux marchés par l’organisation annuelle d’un Salon international du Textile-Habillement. 3. Promouvoir les partenariats industriels et l’intégration du secteur.
4. Soutenir la formation et le développement des compétences.
5. Développer la création des emplois.
6. Promouvoir la régionalisation du secteur notamment dans les provinces du Sud marocain.
Dans quelle mesure le secteur peut-il bénéficier du rapatriement vers des pays du pourtour méditerranéen d’une partie des commandes passées avec les opérateurs asiatiques ?
Le secteur du Textile-Habillement a connu une forte période de turbulence en raison de la pandémie de la Covid-19 et la guerre en Ukraine. La reconfiguration de l’approvisionnement textile mondial, engendrée par ces crises, a favorisé un retour vers un approvisionnement de proximité de la part des donneurs d’or dre européens. Dans le bassin méditerranéen, l’industrie textile marocaine représente la plateforme de référence, c’est le deuxième fournisseur d’habillement de l’Europe dans la région, ce qui explique l’évolution positive des exportations textiles marocaines enregistrées depuis l’année dernière.
Comment le textile marocain prépare-t-il son repositionnement sur la carte mondiale au regard des nouvelles tendances de consommation ?
En effet, sous la pression des consommateurs et des législateurs internationaux, l’industrie internationale de la mode est dans l’obligation de revoir son business modèle pour le rendre plus durable d’un point de vue à la fois social et environnemental. Par conséquent, l’industrie textile marocaine se doit d’anticiper les changements à venir pour être en mesure d’apporter des solutions à ses donneurs d’ordre, que ce soit en termes de conformité sociale et environnementale, ou encore d’innovations technologiques et de traçabilité de la chaîne de production.