14 Décembre 2022 À 15:06
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Quatre jurys ont été choisis pour départager les films sélectionnés et octroyer les Prix du festival, notamment Sylvia Perel (directrice de Festival au Mexique), Maria Antonia Trujillo (universitaire – Espagne), Said William Legue (acteur – Suède), Mariano Pena (Acteur – Espagne) et Mimoun Zanoun (acteur – Maroc), pour le jury des 7 longs métrages, présidé par le producteur et réalisateur Ahmed El Maanouni. Pour le jury des 8 films documentaires en lice, le choix du festival a porté sur une pléiade d’intellectuels, à savoir la productrice, réalisatrice et journaliste Margarita Martinez de la Colombie, en tant que présidente, qui est entourée du journaliste Javier Martin-Dominguez (Espagne), du journaliste et romancier Aziz Gougaz (Maroc), du directeur du Festival de cinéma de Grenade, Jorge Onieva (Espagne), de l’historien Ben Nun Yigal (Israël), du réalisateur Layth Aboulamir (Irak) et de l’historien Boubker Bouhadi (Maroc).
Toutefois, les 13 courts métrages seront départagés par un jury composé en majorité de femmes, dont sa présidente n’est autre que la journaliste et écrivaine marocaine Fawzia Talut Meknassi, qui est accompagnée par l’écrivaine Laila Karrouch (Maroc), l’écrivaine et journaliste Fadwa Misk (Maroc), la réalisatrice et productrice Mounia Elgoumi (Maroc), l’acteur et photographe Carlos RereiravDel Pino (Espagne) et l’écrivain Khalid Maadour (Maroc). Enfin, et pour la première fois, le Festival international de cinéma et de mémoire commune (FICMEC) lance une compétition de 6 téléfilms amazighs, dont le jury marocain est composé de l’écrivain et penseur Ahmed Assid, comme président, avec comme membres la poétesse Touria Majdouline, l’universitaire Sanae Ghouati, le journaliste et écrivain Hassan Nararais et l’écrivain Redouane Ben Chikar. Une initiative qui a été saluée par bon nombre de cinéastes et intellectuels, notamment le producteur et réalisateur Driss Mrini.
Le Matin : Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée du FICMEC qui est le seul festival, au Maroc, qui aborde la thématique de la mémoire commune ?r>Driss Mrini : Je trouve que c’est tout à fait normal que chaque festival choisisse une thématique spéciale, afin de se distinguer des autres. Je dois d’abord vous dire que j’ai beaucoup aimé la ville de Nador. Car cela fait plus d’une vingtaine d’années que je ne suis pas venu à Nador et j’ai été surpris de voir une autre ville, très belle qui n’a rien à envier aux autres cités, comme Rabat, Tétouan, Tanger et autres. On voit les mêmes efforts qui se font ailleurs pour son réaménagement. Donc, le festival est à l’image de sa ville. Il évolue d’année en année. Le FICMEC se distingue par la qualité des invités qu’il attire, qui sont des personnalités politiques très connues, des intellectuels de tailles, des cinéastes du Maroc et d’autres pays, et ce dans une ambiance très familiale où tout le monde peut se rencontrer, faire la connaissance de l'autre et échanger. C’est un vrai atout pour ce festival. Et comme on a vu en ouverture, il y a eu des hommages à des personnes qui le méritent. Puis, il y a un certain nombre de films que le festival a sélectionnés pour être vus aussi bien par les festivaliers que par le large public de la ville.
Pour la première fois, le festival lance une compétition de téléfilms amazighs. Que pouvez-vous nous dire sur cette initiative ?r>Je dois vous dire que quand j’étais directeur de production à la télévision, j’ai été parmi les premiers qui encourageaient la production de films amazighs. Je me rappelle, dans le temps, on avait diffusé un film amazigh à la première chaîne. C’était une vidéo de Faouzi El Houssine, qui fait «Amouddou», et ce avec un sous-titrage. Après trois ou quatre ans, quand j’étais avec Nabil Benabdellah, nous avons lancé la Chaîne amazighe aux côtés des autres nouvelles chaînes. Dans ce festival, ma seule remarque, puisque c’est un festival de cinéma, il faut des films amazighs pour le grand écran. Il ne faut pas avoir ce mélange entre cinéma et télévision. C’est mon point de vue. Mais, cette initiative reste une bonne idée qui peut s’améliorer avec le temps.
«Jbal Moussa» (Le mont Moussa) fait partie de la compétition officielle des longs métrages. Parlez-nous un peu de ce nouveau film, le processus de sa réalisation, puis des échos qui vous sont parvenus suite à son lancement ?r>«Jbal Moussa» est mon cinquième film après «Bamou», «Larbi Benmbarek», «Aida» et «Lahnech». Dans mon parcours cinématographique qui vient après celui de la télévision, il y a aussi une évolution dans ma filmographie. Par exemple, «Bamou», dans les années 1980, parle de l’histoire et de la mémoire, «Larbi Benmbarek» évoque, aussi, la mémoire, «Aida» parle de la relation des juifs marocains et de leur coexistence avec les musulmans, puis je suis passé à la comédie avec «Lahnech» qui est resté deux ans au box-office. Là, je reviens avec un film, disons philosophique, qui est «Jbal Moussa». Donc, il y a cinq types de films où je me suis expérimenté pour découvrir mes compétences. À propos de ce dernier film, beaucoup de critiques m’ont dit qu’avec «Jbal Moussa», je suis monté au mont. J’ai remarqué qu’il a surpris certains critiques. Comme il a eu une grande part d’écrits par des critiques très réputés qui n’écrivent pas sur n’importe quoi.
Comment a été déclenchée chez vous l’idée de faire ce film ?r>L’histoire du film vient du livre de Abderrahim Bahir. J’avais lu un certain nombre de ses livres et j’ai été fasciné par l’histoire de «Jbal Moussa» et il a accepté que je la sorte en film. Il a, ensuite, travaillé le scénario, puis j’ai commencé le tournage, après avoir reçu le soutien du Centre cinématographique marocain (CCM).r>Comment avez-vous procédé pour le choix du casting de ce film ?r>Pour moi, le plus important dans un film est le choix des acteurs et leur direction. L’acteur doit coller avec le personnage du film, sinon ça ne va rien donner. Je suis aussi catégorique pour la qualité du comportement des comédiens, et ce pour pouvoir travailler dans une belle ambiance de respect et de considération pour le travail. C’est le cas de Younes Bouab, Abdenbi Benioui, Saidia Azgoun et Siham Assif avec lesquels j’ai mené cette aventure avec beaucoup de satisfaction.