24 Février 2022 À 19:47
L’augmentation des effectifs sanitaires demeure un enjeu majeur pour l’amélioration du service national de santé et pour le déploiement du chantier de la généralisation de la protection sociale. Partant de là, le gouvernement a prévu, à travers le département de l'Enseignement supérieur, d’augmenter de 40% le nombre d'étudiants inscrits dans les Facultés publiques et privées de médecine et de pharmacie, sachant que 27% de cet effectif appartiendra aux Facultés de médecine publiques. En effet, selon un document du ministère de l’Enseignement supérieur, dont «Le Matin» dispose d’une copie, l'effectif du personnel soignant pour 10.000 habitants est estimé actuellement à 17,4 professionnels, alors que le seuil critique défini par l’OMS est de 23 pour 10.000 habitants.
Le Maroc reste ainsi en deçà de la norme mondiale, sachant que les objectifs du nouveau modèle de développement avaient prévu de mobiliser 45 soignants pour chaque 10.000 habitants à l’horizon 2035. Si le Maroc suit la même tendance, en termes d’effectifs formés, le seuil critique défini par l’OMS ne sera atteint qu’en 2027, alors que l'effectif du personnel soignant pour 10.000 habitants ne serait que de 31 à l’horizon 2035, soit 14 points de moins que ce que prévoit le nouveau modèle de développement. Pour pallier justement cette situation et atteindre la cible fixée par le nouveau modèle de développement avant 2035, l’Exécutif a mis en place un scénario qui repose sur le renforcement de l’effectif sanitaire, particulièrement les médecins.
Dans le détail, on apprend que le nombre total des lauréats des Facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire publiques et privées passera de 2.092 à 6.530 médecins en 2025 et à 8.770 en 2030, soit un effectif cumulé de 16.590 en 2025 et de 49.650 en 2030. Cette augmentation du nombre de lauréats impliquera naturellement la revue à la hausse des nouveaux inscrits dans les Facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire. Dans ce sens, il est prévu de porter le nombre des inscrits à 11.170 en 2027 au lieu des 5.060 inscrits actuellement, puis de procéder à une stabilisation de ces effectifs pour les années suivantes à travers une optimisation maximale des capacités des établissements existants. Une démarche qui sera menée parallèlement à la maîtrise des déperditions et le maintien d’un taux d’abandon global à 5%. Il convient de rappeler que le système national de santé connaît une refonte globale.
Dans ce sens, le ministère de l’Enseignement supérieur a saisi récemment les présidents des universités publiques du Royaume afin de revoir la période de formation en médecine, jugeant adéquat de la réduire à 6 ans au lieu de 7 actuellement. Le but étant de pouvoir répondre au défi de la généralisation de la couverture sociale, en réduisant le nombre d’années d’études et en augmentant les places.