14 Octobre 2022 À 16:20
Your browser doesn't support HTML5 audio
Le surf, voilà une niche mal exploitée par les professionnels du tourisme. Pourtant, l’industrie liée aux sports progresse à la même vitesse que les grandes vagues. Saïd Bella et Rachid Moutchou, organisateurs de l’événement, assurent que le surf n’est pas qu’un sport, mais une industrie qui offre de nombreuses opportunités dans des domaines divers allant de l’hôtellerie, la restauration, le transport et le coaching à la fabrication d’équipements et la conception de vêtements, en passant par l’animation culturelle ou encore les activités de bien-être. Pour les organisateurs, l’objectif recherché est d’offrir une vitrine à ce secteur bouillonnant de vitalité et de créativité, pour dire au plus grand nombre qu’il y a là une économie à consolider et une inclusion sociale en marche. Saïd Bella et Rachid Moutchou assurent qu’en 40 ans, tout a changé à Taghazout qui n’est plus un petit village de pêcheurs, mais un village avec un écosystème qui s’est créé autour du surf. Des écoles de surf ont vu le jour, ainsi que des boutiques spécialisées, surf camps, restaurants healthy… Aujourd’hui, l’économie du surf et le tourisme ont pris le pas sur l’activité de pêche, au point d’attirer les promoteurs qui ont fait de la baie de Taghazout l’écrin d’un complexe balnéaire de luxe. Pour cette première édition, les organisateurs tablent sur la participation de 35 exposants et 15.000 visiteurs. Pour information, il n’existe que trois autres salons dédiés au surf au monde : Orlando Surf Expo, qui a plus de 40 ans d’existence, Italia Surf Expo et Surf Out Portugal, qui n’en est qu’à sa deuxième édition. De ce fait, Taghazout Surf Expo est le quatrième salon au monde.
*************
Saïd Bella, l’un des organisateurs
«Taghazout Surf Expo est une occasion pour les marques marocaines de surfwear et de shaping de se faire connaître auprès des revendeurs»
Le Matin : Avez-vous réalisé une étude de diagnostic pour voir si le surf constitue un réel enjeu économique à Taghazout ?r>Saïd Bella : L’idée d’organiser le salon Taghazaout Surf Expo est venue en échangeant avec des amis d’enfance ou du lycée qui ont bâti des surf camps et qui sont devenus coachs, surf guides, et qui ont développé des marques locales… C’est alors qu’on s’est dit : pourquoi ne pas faire un salon du surf. J’ai grandi dans le surf en tant que bodyboarder amateur. J’ai eu la chance de côtoyer certains champions et j’ai pu voir ce changement qu’a connu la région de Taghazout, connue mondialement pour ses spots de surf. D’un village de pêcheur, elle est devenue un village adapté à une certaine demande de surfeurs qui viennent du monde entier pour passer pour certains des mois entiers dans la région. J’ai vu des petits business qui commençaient à émerger comme les surf camps, les surf schools et les surf shops. J’ai vu que mes amis avec qui j’ai grandi se sont reconvertis dans le surf, créant leurs propres business. Entre 2000 et 2016, il y a eu un grand changement dans la région.
Combien d’écoles et de pratiquants de surf existent au Maroc ?r>De Casablanca à Dakhla, on a recensé plus de 260 écoles de surf et surf camps. Ces chiffres datent de l’année dernière après la pandémie de la Covid-19. Il y a une grande concentration de surf camps entre Taghazout et Tamraght. Après la pandémie, on s’est dit que c’était le moment de tenir ce salon et de rassembler les professionnels du tourisme et des tour-opérateurs pour voir comment développer la destination surf marocaine. L’idée a séduit nos partenaires officiels, à savoir l’ONMT et le CRT d’Agadir, qui ont effectivement réalisé que le surf est une niche touristique qui commence à prendre de l’importance. Beaucoup d’établissement hôteliers font de cette niche leur cheval de bataille.
Existe-t-il des marques locales ayant une activité de conception ou de fabrication d’articles de sport de glisse dans la région ou dans le Royaume ?r>Effectivement, il y a plusieurs marques locales qui ont vu le jour, notamment les shapers marocains (fabricants de planche de surf) connus dans le monde, notamment Fahd de la région. Nous avons aussi Thierry Delbourg, connu mondialement, nous avons aussi la marque moors commercialisée dans les surf shops des meilleurs spots à travers le monde. Nous avons aussi pas mal de marques de surfwear marocaines. Ce sera une occasion pour ces jeunes marques marocaines de surfwear, de shaping, d’écran solaire bio, etc., de se faire connaître auprès des revendeurs. Ou encore, pour les designers, d’approcher les grandes marques de sport internationales.
Combien pèse actuellement la filière surf ?r>Je ne peux pas vous sortir de chiffres, parce que c’est notre première édition et notre objectif est de recueillir des statistiques. Mais je peux vous dire que le village de Taghazout et ses environs ne vivent que du surf. Ce sport offre de nombreuses opportunités dans des domaines très divers : hôtellerie, restauration, transport, coaching, fabrication d’équipements, conception de vêtements et d’accessoires, design, communication, préservation de l’environnement, animation culturelle ou encore activités de bien-être comme le yoga... Il y a pratiquement 15 à 20 surf camps qui s’ouvrent chaque année. Et chaque surf camps emploie directement une dizaine de personnes et indirectement une cinquantaine.r>