22 Novembre 2022 À 11:05
Your browser doesn't support HTML5 audio
La Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) planche sur la mise en place d’un plan d’action opérationnel pour la relance de l’investissement touristique dans la région de Fès-Meknès. Cette feuille de route sur le moyen et long terme sera élaborée sur la base d’un diagnostic profond qui devra s’intéresser à l’ensemble des problématiques qui minent l’attractivité de la destination. Selon la SMIT, la région constitue le cœur battant de l'activité touristique. Toutefois, malgré les «importantes potentialités» dont elle dispose, la destination souffre d'un manque d'attractivité de l'investissement touristique. Des projets prévus dans le cadre de la Stratégie nationale du tourisme n'ont pas pu être concrétisés. Motifs, des difficultés de mobilisation du foncier et un manque d'intérêt de la part des investisseurs touristiques.
La destination est du coup dans l'attente d'un déclic qui la hissera parmi les destinations touristiques attractives pour l'investissement. «Pour séduire des investisseurs, il faudrait promouvoir l'attractivité de la destination et drainer plus d'investissements touristiques à même d'apporter des infrastructures performantes, des concepts différenciateurs et des services attractifs», relève la SMIT. Selon l’institution, la promotion touristique auprès des investisseurs et autres acteurs du tourisme et des loisirs suppose de mettre en place un plan d'intervention en adéquation avec les valeurs et les atouts de la destination. L'objectif est de valoriser l'offre touristique de la région et l'adapter aux attentes des clients afin de s'imposer comme une destination touristique à part entière. Le bilan de la période 2011-2019 fait ressortir un investissement global réalisé dans la région de 3,3 milliards de dirhams, soit une moyenne annuelle de 300 millions de dirhams. Un niveau en deçà de celui enregistré par les autres destinations culturelles du pays, avec un taux de performance bien loin des ambitions. Les investisseurs de profil «particulier» dominent avec 72% contre uniquement 19% de groupes structurés privés.
L'investissement public représente 2% des réalisations et accompagne le positionnement culturel de la destination (valorisation des médinas de Fès et Meknès, développement d'offres nature, etc.). Quant aux capacités réalisées, elles sont concentrées à plus de 30% au niveau des catégories low-cost (1 étoile, 2 étoiles et hébergement rural). De même, le parc hôtelier réalisé reste dominé par un mode de gestion propre (86%), bien loin des autres destinations avec uniquement 7% de chaînes internationales et 7% de chaînes nationales.
La période 2010-2019 se caractérise par une évolution positive des indicateurs touristiques avec une progression moyenne annuelle de 4% pour les arrivées aux établissements touristiques (879.000 touristes) et 3% pour les nuitées avec 1,6 million de nuitées enregistrées à fin 2019, mais sans atteindre les objectifs attendus de 4 millions de nuitées. Aussi, la région est pénalisée par un taux d'occupation qui reste assez faible : 32% à fin 2019. Les performances touristiques de la région restent ainsi mitigées sur cette même période avec une durée moyenne de séjour ne dépassant pas les 2 jours.
>>Lire aussi: Investissement touristique : la SMIT planche sur une offre plus attractive