26 Avril 2022 À 10:20
Demander des documents administratifs, ouvrir un compte bancaire, souscrire une assurance, effectuer des achats ou même voter sont autant d'opérations déjà offertes en ligne ou qui le seront dans un futur proche. Pour cela, le renforcement de la confiance numérique devient un facteur clé et un levier indispensable pour permettre au digital de jouer pleinement son rôle de moteur de développement tel qu'il est préconisé par le nouveau modèle de développement. Le passage au numérique est en effet inéluctable, dès lors qu'il permet aux prestataires de services et aux usagers d'échanger en toute sécurité, réduit considérablement les délais et les intermédiaires et garantit l’autonomisation des citoyens dans leurs rapports avec les administrations et les fournisseurs de services. Par conséquent, la vocation de l'identité régalienne se révèle essentielle pour l'émergence d'une chaîne de confiance numérique suffisamment solide pour soutenir le développement de services à forte valeur ajoutée pour le citoyen marocain.
Dans cette optique, «la DGSN, en sa qualité de garant de l'identité régalienne, s'emploie à étendre cette identité à la sphère numérique en la faisant évoluer vers une “identité numérique régalienne”», explique le chef du projet «identité numérique» à la DGSN, Mouhcine Yejjou. «Outre l'identification physique et visuelle telle qu'elle se faisait jusqu'à présent, les citoyens marocains ont désormais la possibilité de s'identifier numériquement pour accéder à l’ensemble des transactions numériques», affirme M. Yejjou qui intervenait lors de la cérémonie de lancement de ce service organisée lundi à Rabat. La DGSN et l’ADD jettent ainsi les fondements d’un développement digital favorable à l’émergence d’une administration numérique efficace, d’une économie innovante et d’une société connectée et inclusive, en répondant aux demandes d’exploitation de plus en plus croissantes émanant d’organismes publics et privés à l’échelle nationale. «Cette irruption du numérique a été catalysée par la pandémie de Covid-19, qui a fait émerger l'urgence absolue de relever le niveau de maîtrise du numérique par les administrations, les entreprises et les citoyens», a fait savoir lors de cette cérémonie le directeur général de l’ADD, Mohammed Driss Melyani. Pour ce responsable, ce nouveau service d’identification et d’authentification développé par l'ADD et la DGSN, qui se trouve au cœur du processus de développement numérique, est un préalable indispensable à l'émergence d'une administration numérique au service du citoyen, d'une économie compétitive et d'une société connectée et inclusive.
Ayant pour objectif de lutter contre la cybercriminalité et la fraude et de protéger les données personnelles et la vie privée des citoyens, ce service met le citoyen au centre du processus transactionnel en donnant notamment la possibilité aux prestataires de services, publics et privés, de faire appel à la plateforme «tiers de confiance national» pour simplifier le parcours de l'utilisateur, a affirmé le DG de l’ADD. De son côté, le directeur du système d’information et de la communication à la DGSN, Lahcen Rhanim, a souligné qu'avec la dématérialisation des procédures, les organismes sont amenés à chercher des solutions qui offrent les authentifications en ligne et qui permettent de se prémunir contre les risques d’usurpation et de fraude d'identité, ajoutant que la DGSN offre aujourd'hui une réponse à travers le chantier de la modernisation de la CNIE.
Il a, à cet égard, fait savoir que les fonctionnalités de la CNIE ont été étendues pour permettre non seulement la sécurisation de l’identification physique, mais aussi l’identification et l'authentification dans la sphère numérique, ce qui permet aux citoyens d'établir des relations de confiance avec les fournisseurs de services en ligne, qu'ils soient publics ou privés, soutenant que cette mise en relation est orchestrée à travers la plateforme de «tiers de confiance national», une plateforme souveraine qui garantit des relations avec un niveau de sécurité élevé, de la transparence et une protection des données personnelles.
Le président de la Commission nationale de contrôle et de la protection des données à caractère personnel (CNDP), Omar Seghrouchni, a quant à lui rappelé que la CNDP avait émis en 2020 une délibération préconisant que les données d'usage ne doivent pas être stockées au même endroit que les données d'identification, ce qui permettait une meilleure protection des citoyens, notant que la Commission s'est par la suite rapprochée de la solution de la DGSN qui s’était déjà penchée sur cette question et a constaté que la plateforme de tiers de confiance national était un concept viable à la faveur de plusieurs tests réalisés avec des entités bancaires qui ont abouti à des résultats satisfaisants.