06 Février 2022 À 16:27
Les propriétaires de cafés et de restaurants appréhendent avec beaucoup d’angoisse le retour de l’obligation du passe vaccinal dans les espaces publics, surtout avec la décision du gouvernement d’imposer ce document dans les administrations et espaces de travail. «Bien que le passe vaccinal ait été imposé en octobre dernier, nous avons remarqué que le gouvernement s’est montré plus ou moins souple quant à son contrôle dans les espaces publics. Mais la décision d’imposer le passe dans les administrations peut être le prélude d’une décision similaire pour les cafés et restaurants. Si cela se vérifie, on risque de fragiliser davantage un secteur actuellement en pleine difficulté et de faire fuir de potentiels clients non encore vaccinés», nous confie Ahmed Boufekrane, coordinateur national de l’Association des patrons de cafés et restaurants dans une déclaration accordée au «Matin».
Si les restaurateurs et cafetiers se réjouissent de la réouverture prochaine des frontières, estimant qu’il s’agit d’une décision bénéfique pour le secteur du tourisme et, par ricochet, de restauration, ils voient d’un mauvais œil cette nouvelle orientation visant à imposer le passe dans les lieux publics. «Même si le passe vaccinal a été imposé en octobre dernier, les professionnels du secteur se sont résolus à ne pas l’appliquer. Ils avaient appelé tous les employés à ne pas demander aux clients de présenter ce document dans un souci de respect de leur vie privée et afin d'éviter tout conflit avec eux. De plus, la responsabilité de ce contrôle incombe aux autorités habilitées par la loi à le faire», note M. Boufekrane.
D’après ce professionnel, il est quasi inimaginable de demander à des employés qui ne sont pas dépositaires de l'autorité juridique de contraindre les clients de justifier leur vaccination, au risque d'entrer en conflit avec eux. «Les professionnels comptent déjà plusieurs cas où des altercations ont éclaté entre des employés et leurs clients. Certains cas ont dégénéré et sont à présent entre les mains de la justice. Les restaurateurs et cafetiers ne peuvent pas se substituer à l’autorité publique», explique-t-il. L'Association a ainsi réitéré le retrait de cette décision, appelant le gouvernement à prendre en considération la souffrance des professionnels et des salariés, touchés de plein fouet par les effets néfastes de la pandémie.
Un secteur en grande difficulté
L’Association nationale des propriétaires de cafés et de restaurants déplore la situation difficile vécue par les professionnels, à la suite des décisions gouvernementales prise pour lutter contre la pandémie. Pour M. Boufekrane, ces décisions n'ont pas été accompagnées de mesures pour atténuer les répercussions de cette pandémie sur les professionnels. Ce qui a engendré un certain nombre de problèmes. Il s’agit notamment de l’incapacité des propriétaires de cafés et restaurants de s’acquitter des montants de loyer et des impôts à cause de la non-mise en œuvre par les présidents de commune des circulaires du ministère de l’Intérieur relatives à l’arrêt du recouvrement des impôts et des arriérés et la fragilisation de la situation des employés en l’absence de recettes suffisantes.r>