12 Juillet 2022 À 16:52
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Après le récent assaut, particulièrement violent, lancé par des migrants à Nador pour forcer le passage à Melilla, Rabat et Bruxelles s'accordent à renouveler leur partenariat pour faire face, de concert, aux réseaux de trafic d'êtres humains, surtout après l'émergence de nouveaux modes opératoires, particulièrement violents, des migrants irréguliers. Sans parler du drame humain qui en a résulté, cet événement planifié et prémédité est révélateur de l'extrême dangerosité et de la violence des réseaux de traite des êtres humains, enclins à courir tout type de risque. L'extrême violence des assaillants, ainsi que la stratégie d’assaut que ceux-ci ont appliquée, témoignent en effet non seulement d'un sens élevé de l'organisation, mais aussi d'une action planifiée et d'une structure hiérarchisée comptant des chefs aguerris et entraînés présentant le profil des miliciens expérimentés dans les zones de conflit.
Dans le communiqué de presse conjoint publié à l'issue de cette rencontre entre les trois responsables, il est affirmé que ces événements démontrent l'extrême dangerosité et la violence des réseaux de trafic de personnes. Les trois parties ont également dénoncé via ce communiqué les actions de ces réseaux, de leurs complices et de tous ceux qui les aident. «La majorité des arrivants irréguliers dans l'UE empruntent des voies dangereuses en faisant appel à des passeurs. C'est la raison pour laquelle nous lançons un partenariat opérationnel de lutte contre le trafic d'êtres humains avec le Maroc, partenaire stratégique et engagé», a écrit la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Ylva Johansson, sur son compte twitter. De son côté, le ministère espagnol de l’Intérieur, Grande-Marlaska, a souligné dans une déclaration publiée par son département au lendemain de la réunion tenue à Rabat qu’il «réitère une fois de plus l'engagement de l'Espagne à continuer à collaborer avec les pays d'origine et de transit, en particulier avec le Maroc, qui fait un travail important qui doit être reconnu comme tel». Se félicitant «des accords conclus lors de la réunion de Rabat», le ministre espagnol a indiqué que cet engagement «montre que nous continuons à travailler ensemble» pour faire face aux défis liés à l’immigration illégale.
Suite à l’assaut violent du 24 juin, «nous sommes plus déterminés à approfondir la gestion de la migration irrégulière et à traiter de manière ferme les organisations criminelles qui utilisent la violence et les migrants pour atteindre leurs objectifs illicites», a-t-il insisté. «Nous continuerons à travailler en profondeur pour mettre en place les moyens nécessaires et précis pour sauver les vies qui sont mises en danger par les mafias criminelles, et nous poursuivrons sur la voie de la coopération entre le Maroc et l'UE, afin de traiter de manière ferme l'immigration irrégulière», a poursuivi M. Grande-Marlaska.
La prise d'assaut de la clôture métallique au niveau de la province de Nador par des immigrés clandestins a constitué une tragédie humaine au vu du nombre de morts et de blessés enregistré tant parmi les immigrés que dans les rangs des forces de l'ordre marocaines. Ces événements ont mis au grand jour une réalité sur laquelle le Maroc n'a cessé de tirer la sonnette d'alarme, en appelant la communauté internationale à se mobiliser pour contrer la propagation de l'immigration clandestine. Les frontières maroco-espagnoles sont en effet devenues un lieu de passage privilégié pour les réseaux de migration illégale et de trafic d'êtres humains, notamment dans le nord du Royaume. Ces réseaux clandestins font fortune aux dépens des candidats à l'immigration et leur soutirent d'importantes sommes d'argent en profitant de leur précarité, de leur désespoir et de l'instabilité qui règne dans leurs pays respectifs. Voilà pourquoi la coopération entre Rabat, Madrid et Bruxelles est appelée à se décliner en formes plus pragmatiques intégrant les volets humain, social et de développement afin d'assécher les sources d'immigration clandestine dans les pays exportateurs, sans oublier la dimension pratique de la lutte contre les menaces sécuritaires inhérentes à ces nouvelles formes d'immigration qui font appel à la violence, aux assauts et aux actes criminels.
Le nouveau partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes entre la Commission européenne et le Maroc pourra couvrir notamment le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, ainsi que le renforcement de la coopération avec les agences de l’Union européenne chargées des affaires intérieures. Il est à noter qu'à travers l’action des autorités marocaines contre les réseaux de trafic d’êtres humains, depuis 2016, ce sont plus de 145 assauts qui ont été repoussés autour des présides de Sebta et Melilla, plus de 1.300 réseaux de trafic qui ont été démantelés et plus de 360.000 tentatives d’émigration irrégulière qui ont été avortées (63.000 en 2021 et 26.000 jusqu'à mai 2022).
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Azzeddine Hanoune : «Les dimensions proactive et anticipative devront servir de socle à ce partenariat migratoire renouvelé»
Le partenariat migratoire renouvelé entre le Maroc et l‘UE devrait être traduit dans l’avenir par des actions visant à concevoir cette coopération selon un cadre rénové dont les dimensions proactive et anticipative devront en constituer le socle, a déclaré au «Matin» le professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Ibn Tofaïl, Azzdine Hanoune. Ces actions devront également déboucher sur un partenariat sécuritaire dépassant la logique de la simple coopération et l'échange de renseignements, souligne l’universitaire. Ce partenariat, de l’avis du professeur universitaire, devra se traduire également par la création de structures permanentes chargées de le pérenniser et par une meilleure implication des institutions scientifiques et d'observation pour évaluer les tendances migratoires.
M. Hanoune précise par ailleurs que cette réunion à Rabat était nécessaire pour plusieurs raisons, notamment pour donner un nouveau souffle au partenariat entre le Maroc et l'Union européenne dans le domaine de l'immigration et apporter une réponse politique et stratégique aux manœuvres pernicieuses de certaines parties qui ne veulent pas que ce partenariat soit effectif. Cette réunion s'imposait également pour répondre de façon ferme et immédiate aux événements de Nador afin de rétablir la vérité et de déterminer les véritables responsabilités, de même que pour consolider le Maroc en tant qu'acteur majeur au niveau africain dans le domaine de l'immigration. Ce partenariat, estime l’universitaire, ne pourrait réussir sans l’établissement d’un climat de confiance et de convergence des points de vue politiques dans le respect des intérêts de toutes les parties.
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Ali Lahrichi, doyen de l'institut des sciences politiques, juridiques et sociales (ISPJS) de l'Université Mundiapolisr>La rénovation de la coopération Maroc-UE sur la base de la responsabilité partagée est le meilleur et unique moyen pour lutter contre les réseaux de trafic des personnes
La rénovation de la coopération entre Rabat et Madrid sur la base de la responsabilité partagée dans le domaine migratoire est le meilleur et unique moyen pour lutter contre les réseaux de trafic des personnes, de surcroît avec l'apparition de ces nouvelles formes très violentes adoptées par lesdits réseaux criminels et leurs complices, a affirmé Ali Lahrichi, doyen de l'Institut des sciences politiques, juridiques et sociales (ISPJS) de l'Université Mundiapolis. Il a rappelé, dans une déclaration à la MAP, que ce nouveau partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes entre la Commission de l’UE et le Maroc va s’articuler autour des axes liés aux soutiens à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, le renforcement de la coopération avec les agences de l’Union européenne chargées des affaires intérieures. Et de souligner que ce nouveau pacte sur la migration et l’asile a pour mission principale non seulement la lutte contre les réseaux de trafic des personnes, mais aussi la résolution des causes profondes de la migration et l’amélioration des possibilités de migration légale, comme l’indique clairement le communiqué conjoint.
La Commission européenne et le Maroc ont lancé, vendredi à Rabat, un partenariat rénové en matière de migration et de lutte contre les réseaux de trafic de personnes, notamment suite à l'émergence de nouveaux modes opératoires extrêmement violents adoptés par ces réseaux criminels. Le nouveau partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes entre la Rabat et Bruxelles pourra couvrir notamment le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, ainsi que le renforcement de la coopération avec les agences de l'Union européenne chargées des affaires intérieures.
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Abdellatif Komat, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Université Hassan II de Casablancar>Le partenariat rénové Rabat-Bruxelles conforte le Maroc dans sa position de partenaire stratégique
Le partenariat rénové entre Rabat et Bruxelles en matière de migration et de lutte contre les réseaux de trafic de personnes conforte le Maroc dans sa position de partenaire stratégique, a affirmé le doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Université Hassan II de Casablanca, Abdellatif Komat. Dans une déclaration à la MAP, M. Komat a fait savoir que ce partenariat rénové en matière de migration et de lutte contre les réseaux de trafic de personnes, notamment suite à l'émergence de nouveaux modes opératoires extrêmement violents adoptés par ces réseaux criminels, est une reconnaissance des grands efforts déployés par le Maroc. Il a de même fait savoir que ce partenariat a permis, encore une fois, de rappeler que la politique marocaine en matière d'immigration et d'asile constitue un modèle au niveau de la région, rappelant dans ce sens que le Maroc œuvre pour organiser la mobilité de l'immigration légale et renforcer les synergies entre migration et développement.
Le nouveau partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes entre Rabat et Bruxelles pourra couvrir notamment le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, ainsi que le renforcement de la coopération avec les agences de l'Union européenne chargées des affaires intérieures.
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Aymeric Chauprade, géopolitologue françaisr>Pour faire face à l’immigration illicite, l’UE ne peut pas lutter efficacement contre les passeurs sans le Maroc
r>L'immigration illicite, dont les flux ne cessent de s’intensifier, notamment en provenance de l’Afrique subsaharienne, est un défi majeur pour l’UE, qui, sans le Maroc, ne peut pas lutter efficacement contre les réseaux de passeurs, a affirmé le géopolitologue français Aymeric Chauprade. Le renouvellement du partenariat entre le Maroc et l’Union européenne, qui coopèrent depuis longtemps maintenant sur des sujets stratégiques pour la sécurité de l’Europe et de la Méditerranée, est «très positif» et démontre à quel point le Maroc est «le partenaire de la rive sud de la Méditerranée le plus fiable pour l’UE», a-t-il déclaré à la MAP. «Nous avons vu récemment la violence des réseaux criminels qui organisent des déferlements en masse pour franchir les barrières de sécurité. Ces méthodes sont très inquiétantes. Les réseaux ne reculent devant rien», a-t-il fait observer. Mettant en avant l’importance que revêt la question migratoire en Europe, l’expert en géopolitique a souligné que le Maroc va encore jouer un «rôle de plus en plus stratégique» sur le sujet. Aux yeux de M. Chauprade, la coopération en matière d’immigration est en train de devenir un «critère essentiel de la fiabilité d’un partenaire du Sud», soulignant que le partenariat Espagne-Maroc en termes d’immigration est «absolument crucial». «L’Espagne (…) a compris que rien n’était plus précieux pour sa sécurité qu’une amitié et une coopération solides avec le Maroc», a-t-il noté. Concernant les efforts du Royaume qui fait face à un nouveau genre d’immigration clandestine avec des modus operandi nouveaux, mais aussi plus violents, il a tenu à souligner que les déferlements spectaculaires de groupes de migrants visant à franchir en masse la clôture de Melilla étaient organisés par des réseaux criminels. «Les migrants étaient armés et prêts à tuer. La police marocaine a fait preuve d’un sang-froid exemplaire. Elle a fait de son mieux pour stopper les flux», a soutenu l’expert. Mettant en avant la nécessité de travailler avec les pays d’origine et de transit pour réduire les flux migratoires illégaux, M. Chauprade a indiqué dans ce sens que le Maroc est «un acteur important du développement de l’Afrique subsaharienne». La Commission européenne et le Maroc ont lancé, vendredi à Rabat, un partenariat rénové en matière de migration et de lutte contre les réseaux de trafic de personnes, notamment suite à l’émergence de nouveaux modes opératoires extrêmement violents adoptés par ces réseaux criminels. r>
Fernando Grande-Marlaska souligne l’exemplarité de la coopération migratoire avec le Maroc
La coopération entre le Maroc et l’Espagne en matière de gestion migratoire et de lutte contre l’immigration illégale constitue un exemple de dialogue politique entre partenaires, a affirmé le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, devant les ministres de la Justice et des Affaires intérieures des 27 États membres de l’Union européenne. Le responsable espagnol, qui s’exprimait lors d’une réunion à Prague des ministres de la Justice et des Affaires intérieures (JAI) des États membres de l’Union européenne, a souligné la nécessité de «rehausser le profil politique et la présence de l’UE» dans les pays d’origine et de l’immigration illégale, assurant que «la relation avec le Maroc constitue un exemple dans ce sens». «Il est urgent de renforcer le dialogue politique avec nos partenaires africains et d’intensifier le dialogue entre les représentants de l’UE et les États membres», a insisté M. Grande-Marlaska, qui s’est félicité de la récente rencontre à Rabat avec la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, et le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. M. Grande-Marlaska, cité par un communiqué du ministère espagnol de l’Intérieur, a plaidé devant ses collègues européens, à Prague, pour l’augmentation des fonds européens, afin de parvenir à une migration «ordonnée et juste» en provenance des pays africains. «Les pays africains d’origine et de transit des migrations ont besoin d’une aide régulière, prévisible et substantielle, qui a été jusqu’à présent insuffisante», a-t-il ajouté.
Le ministre espagnol a cité, à cet effet, l’instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (IVCDCI), qui consacre 10% de ses fonds à la migration. «Nous devons tirer le meilleur parti des possibilités offertes par ce budget et mettre en œuvre des projets de coopération migratoire, qui ont déjà prouvé leur efficacité dans des pays tiers», a-t-il suggéré. Par ailleurs, M. Grande-Marlaska a mis l’accent sur le «caractère structurel» du phénomène migratoire, estimant que «la pression migratoire en provenance de l’Afrique ne va pas disparaître». «Nous devons continuer à travailler pour prévenir et réduire les mouvements et aller vers une gestion équitable, prévisible et ordonnée des migrations», a-t-il conclu. La Commission européenne et le Maroc ont lancé, le 8 juillet à Rabat, un partenariat rénové en matière de migration et de lutte contre les réseaux de trafic de personnes, notamment suite à l’émergence de nouveaux modes opératoires extrêmement violents adoptés par ces réseaux criminels.
Le nouveau partenariat opérationnel en matière de lutte contre le trafic de personnes entre Rabat et Bruxelles pourra couvrir notamment le soutien à la gestion des frontières, le renforcement de la coopération policière, y compris les enquêtes conjointes, la sensibilisation aux dangers de la migration irrégulière, ainsi que le renforcement de la coopération avec les agences de l’Union européenne chargées des affaires intérieures.