03 Mai 2022 À 16:54
Plus de 680.000 clients ont bénéficié d’un moratoire allant jusqu’à trois mois pour rembourser leurs microcrédits dans le cadre des mesures prises par les Associations de microcrédit pour atténuer les conséquences de la crise liée à la pandémie, ce qui représente 75% du nombre total de clients. C’est ce qu’a indiqué la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, en réponse à une question écrite adressée par un parlementaire du groupe du Mouvement populaire. Selon la haute responsable, le volume global des crédits dont le remboursement a été reporté s’est élevé à 5,8 milliards de dirhams, soit 78% du portefeuille des crédits. La ministre tient par ailleurs à faire remarquer que ces reports ont été exemptés du paiement de pénalités ou de frais supplémentaires.
Une mesure qui représente un effort financier important pour le secteur des petits crédits. Ceci étant, malgré un contexte économique peu favorable, le secteur des microcrédits a connu une évolution importante. Selon l’argentière du Royaume, le nombre de bénéficiaires de ce type de crédit a atteint 840.333 clients à la fin de décembre 2021, soit un volume financier global de l’ordre de 8,158 milliards de dirhams. Il convient de souligner qu’une batterie de mesures a été mise en place depuis 2008 par Bank Al-Maghrib pour restructurer le secteur. Ces mesures ont concerné notamment le fusionnement de quelques grandes associations et la mise en place d’un réseau solidaire entre petites associations en vue de partager les frais relatifs à l’exploitation du système informatique et la gestion des risques, avec l’obligation du partage des informations concernant les bénéficiaires dans le cadre du crédit bureau.
Les associations de microcrédit ont été tenues également de procéder à l’unification des règles comptables relatives aux créances en difficulté et de procéder à l’adoption de règles de bonne gouvernance. Par ailleurs, des mesures ont été également adoptées dans le cadre de la protection des clients. En effet, la loi bancaire datant de 2014 a soumis le secteur des entreprises de microcrédit aux dispositions relatives à la protection du consommateur. Ces structures ont été ainsi «contraintes», à l’instar des banques et des sociétés de financement, à la mise en place de cellules pour le traitement des plaintes déposées par les clients tout en accordant à ces derniers le droit de recourir à la médiation bancaire et aux services de la Banque centrale chargés du traitement des plaintes au cas où elles n’auraient pas été traitées au niveau des structures de microcrédit.r>