12 Avril 2022 À 18:26
Trente tonnes de récolte agricoles ont été détruites par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) en 2021, en raison du non-respect des normes en vigueur s’agissant du seuil maximum des résidus de pesticides permis dans les produits végétaux. De même, l’Office a procédé à l’envoi de 40 avis d’infractions aux responsables des marchés de gros et des grandes surfaces dans le but de prendre les mesures nécessaires envers les réfractaires. Par ailleurs, des avertissements ont été adressés aux agriculteurs ayant eu recours à l’usage de pesticides non autorisés.
Ces derniers ont été également appelés à payer des contraventions et à s’engager à respecter les bonnes pratiques en la matière. Ces chiffres montrent que la lutte contre l’usage excessif des pesticides est prise au sérieux par l’ONSSA et l’autorité de tutelle. Un plan de travail a, en effet, été tracé par le ministère de l’Agriculture et est décliné par l’Office pour protéger la santé de l’agriculteur et des citoyens de manière générale. Ce plan d’action est composé de plusieurs volets, comme le souligne le ministre de l’Agriculture, Mohammed Seddiki, dans une réponse à une question écrite adressée par une parlementaire des partis de l’opposition.
Ainsi sur le volet de la protection des produits végétaux, l’ONSSA procède au contrôle de la vente des pesticides afin de garantir la vente exclusive des pesticides répondant aux normes de sécurité. En outre, l’Office veille au suivi régulier des pesticides autorisés et leur évaluation à la lumière de l’actualité scientifique et des données de la pharmacovigilance ayant trait à la politique phytosanitaire. Dans ce sens, on apprend que sur les 56 matières actives réévaluées et examinées par la Commission nationale des pesticides agricoles depuis 2018 pas moins de 42 matières ont été interdites. Une mesure qui a donné lieu au retrait de pas moins de 300 pesticides du marché national. En outre, l’Office a durci le recours à 11 matières actives en tenant compte de l’existence d’autres alternatives plus sécurisées. Toujours dans le cadre du contrôle de la vente des pesticides, l’Office a œuvré depuis 2019 à l’accompagnement, l’encadrement et la qualification des vendeurs de ces matières et leur enregistrement selon des critères bien définis. Dans ce sens, pas moins de 1.200 vendeurs ont été enregistrés dans le but de maîtriser le circuit de vente de ces substances.
S’agissant du volet relatif à l’usage modéré des pesticides, l’ONSSA mène plusieurs opérations dans ce sens. Il y a lieu de citer l’organisation de tournées visant à examiner l’état de santé des plantations et procéder aux prélèvements nécessaires pour les analyses en laboratoires dans le but d’évaluer le taux d’exposition aux pesticides. L’ONSSA procède également à l’organisation des campagnes de sensibilisation au profit des agriculteurs sur le bon usage des pesticides ainsi que des démonstrations sur le terrain sur le bon usage des pulvérisateurs des pesticides.
Ces actions sont menées parallèlement à la tenue de sessions de formation sur les nouveaux programmes de lutte contre les ravageurs agricoles. Pour ce qui est du contrôle des résidus des pesticides dans les aliments et produits agricoles, l’ONSSA procède à la mise en place d’un programme annuel de contrôle consistant à prendre des prélèvements à partir de légumes et de fruits dans des fermes agricoles ainsi qu’au niveau des marchés de gros, des grandes surfaces et des unités d’emballage. Le contrôle vise à vérifier le recours aux pesticides interdits ou non autorisés.r>