Société

Omicron serait plus facile à détecter avec des tests salivaires, le Maroc suit les études internationales de près

Les tests par prélèvement de salive pourraient être plus efficaces pour détecter l’Omicron, selon une nouvelle étude publiée dans la revue médicale «MedRxiv», relayée ce début de semaine par les médias. Des résultats qui restent encore à confirmer. Pour Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, ce genre d'étude est encourageant et est suivi de près par les autorités marocaines.

18 Janvier 2022 À 16:29

Comment mieux détecter l’Omicron qui circule activement et cause un grand nombre d’infections ? C’est la question à laquelle a répondu une nouvelle étude publiée dans la revue médicale «MedRxiv» et relayée par le «New York Times». Il ressort des premiers résultats, qui doivent encore être confirmés et validés par les pairs, que l’Omicron serait plus facilement palpable par le biais de tests salivaires, plutôt que via des tests PCR ou antigéniques, réalisés par voie nasale qui seraient plus utiles pour détecter le Delta. Les auteurs de cette étude préliminaire soulignent que l’efficacité des tests utilisés dépend du variant auquel on a affaire. «Si pour le Delta, un test PCR dans le nez était plus efficace qu’un test salivaire (100% contre 71%), pour Omicron, c’est l’inverse (86% contre 100%)», indique l'étude.

Que pensent les scientifiques marocains de ces nouvelles conclusions ?

Interpellé à ce sujet, Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère, a déclaré au journal «Le Matin» que «les tests salivaires ne sont pas pour le moment utilisés comme moyen de détection de l'infection au Sars-CoV-2 au Maroc. Les résultats des études à l'échelon international portant sur les performances de ces tests en relation avec le variant Omicron sont encourageants». Et d’ajouter que «le Comité technique et scientifique suit de près toutes les données scientifiques à l'échelon international concernant les différents volets de la stratégie de lutte contre la Covid-19 : tests, traitements, etc. Des recommandations sont régulièrement émises dans ce sens par ledit Comité».

Pour Jaâfar Heikel, professeur d'épidémiologie et spécialiste des maladies infectieuses, «les études actuelles comme celle citée ci-dessus sont en train de nous montrer qu’il y a une échappée en matière de dépistage par rapport à la nouvelle souche Omicron». Il considère, par ailleurs, «qu’avec la propagation de ce variant se pose la question de la capacité des tests actuels à le dépister». Et le professeur de rappeler que les tests PCR, les tests nasopharyngés ou les prélèvements salivaires sont utilisés pour dépister la Covid-19 et non pas pour repérer le variant. «Évidemment, on pourrait avoir plus de faux négatifs, quel que soit le variant. Déjà le PCR, pour la souche classique, l’Alpha, le Delta, l’Omicron, avait un pourcentage non négligeable de faux négatifs en fonction du type de prélèvement, à quel moment et comment il est fait, et aussi en fonction de la qualité et de la zone du prélèvement», précise Pr Heikel. En chiffres, témoigne-t-il, «nous pouvions avoir jusqu’à 30% de faux négatifs avec le PCR classique. Un pourcentage qui peut augmenter avec l’Omicron dans certaines situations». Concernant les tests salivaires ou nasopharyngés, le spécialiste en maladies infectieuses apporte quelques précisions. «Il faut faire attention avec ces tests en prenant en considération 4 paramètres : la sensibilité du test, sa spécificité, sa valeur prédictive positive et sa valeur prédictive négative. Des éléments importants qui nous permettront de savoir dans quelle mesure un prélèvement est capable de dépister les vrais positifs ou les vrais négatifs».

Toujours selon notre interlocuteur, le côté clinique est, aujourd’hui, une des pistes importantes qui ont fait leurs preuves pour détecter la Covid-19 et ses variants : «Au niveau de notre équipe, nous disposons d’une échelle de mesures cliniques qui permet d’orienter plus vers le Delta ou l’Omicron devant être confirmée par des tests PCR». Il résume ses propos, en disant que le dépistage seul reste insuffisant, le scanner pulmonaire et la biologie ont aussi un rôle à jouer pour dépister et vaincre la maladie.r> 

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