Économie

Open Innovation, ce partenariat win-win pour les startups et les grandes entreprises qui peine encore à s’installer

Dans un environnement en perpétuel changement, l’innovation constitue un enjeu de pérennité, d’efficacité et, surtout, de compétitivité pour toute entreprise, quelle que soit sa taille. Un challenge qui n’est pas toujours facile à relever, d’où l’intérêt de recourir aux nouveaux modèles basés essentiellement sur l’agilité et l’ouverture sur son environnement. C’est dans ce cadre que le concept de l’Open Innovation trouve tout son intérêt, car il permet d’accélérer la collaboration entre les startups et les grandes entreprises pour développer des projets innovants.

29 Mai 2022 À 17:12

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L’Open Innovation est une approche de plus en plus adoptée par les grandes entreprises. Elle permet aux jeunes startups d’apporter des solutions technologiques concrètes aux problématiques fixées à l’avance par les grandes entreprises. Une relation gagnant-gagnant ou les startups ont accès plus facilement à leurs premières commandes et démontrent leur savoir-faire. Les grandes entreprises, elles, participent activement au développement de l’écosystème de startups et profitent, au passage, de l’agilité de ces structures.

«L’Open Innovation, c’est innover sans s’appuyer sur ses propres moyens, ressources et équipes. Cette approche win-win semble s’étendre durablement et se démocratise de plus en plus. On peut se perdre à penser que c’est une manière de réaliser des profits avec les idées des autres, mais c’est en réalité le symbole de l’ouverture et de l’application d’un modèle collaboratif performant, dans lequel il y a un partage équilibré et où chacun des acteurs y trouve son compte. On ne compte plus le nombre de Hackathons, Challenges et autres formes concrètes où les grandes entreprises tendent la main de la collaboration aux plus jeunes et desquels ressortent des modèles ambitieux et avec les moyens de les concrétiser plus rapidement», explique Othman Tsouli Mdidech, membre du Board de La French Tech Maroc, Lead de la commission Adtech et fondateur de l’agence Disruptia.

En effet, à l’ère de la digitalisation, de l’intelligence artificielle et de la robotisation, les entreprises qui n’innovent pas courent le risque de disparaître. Les changements sont multiples et surtout rapides, d’où la nécessité pour les entreprises de s’engager dans des démarches de transformation agile en impliquant toutes les parties prenantes, internes et externes. Des grandes entreprises aux startups, l’enjeu est de s’ouvrir sur son environnement pour pouvoir innover et se développer.

«Au Maroc, il y a, d’une part, les entreprises qui restent classiques et qui ne voient pas encore l’intérêt de collaborer avec de jeunes entrepreneurs, et, d’autre part, des entreprises marocaines et multinationales qui cherchent des entrepreneurs avec des projets innovants afin de les accompagner dans le cadre d’une collaboration afin de se développer. Il y a même des entreprises qui mettent en place leurs propres incubateurs ou fonds d’investissements, l’objectif étant de financer les projets innovants et les prendre sous leurs ailes», souligne, pour sa part, Nizar Berdai, directeur de WeMash Digital et fondateur de l’application mobile «Wsselni Maak». Pour le jeune entrepreneur, l’enjeu est de convaincre l’ensemble du tissu économique, toutes tailles confondues, de franchir le pas pour digitaliser leurs processus, réfléchir à des technologies nouvelles pour leurs activités. Un challenge qui passe par la collaboration avec des startups innovantes qui vont apporter une valeur ajoutée au marché marocain.

Plusieurs modèles de partenariat

«L’innovation est une façon d’augmenter la valeur des entreprises et elles sont effectivement, aujourd’hui, plus conscientes de cela. Elles n’hésitent plus à aller à sa rencontre, là où ça me semble être la meilleure source, auprès de jeunes entrepreneurs créatifs, audacieux et ingénieux. Aujourd’hui, on ne compte plus le nombre de Hackathons, Challenges et autres formes concrètes où les grandes entreprises tendent la main de la collaboration aux plus jeunes et desquels ressortent des modèles ambitieux et avec les moyens de les concrétiser plus rapidement», affirme Othman Tsouli Mdidech, qui fait partie de la communauté «French Tech», qui vise à fédérer la communauté des startups et autres acteurs de la scène tech marocaine.r>Cette année par exemple, la French Tech a lancé la deuxième édition de «Hack Ton Futur», un concours d’innovation adressé à tous les élèves de Collèges et Lycées au Maroc. Le but est de proposer des solutions technologiques viables et concrètes pour répondre aux défis du monde actuel sous une thématique spécifique. «Cette deuxième édition est placée sous le signe de la Greentech et concerne aussi bien la sensibilisation pédagogique que des projets d’économie circulaire limitant le gaspillage et l’impact sur l’environnement. Elle succède à une première édition réussie en 2021 sous la thématique de l’éducation et de la santé», précise-t-il.

Autre initiative importante : le Hackathon d’idées dédié aux élèves ingénieurs souhaitant participer à l’efficacité énergétique de demain, «Smart Home Challenge», organisé en partenariat avec l’entreprise Legrand au Maroc, un des leaders mondiaux de l’appareillage électrique et pour qui la question du «mieux consommer l’énergie» est d’une importance capitale. «Le secteur du bâtiment est l’un des secteurs les plus énergivores au Maroc après le transport. Avec Legrand, nous souhaitons offrir un cadre de réflexion à ces jeunes et faire émerger des idées concrètes et innovantes. Les projets viseront à apporter des solutions nouvelles autour de l’amélioration de l’efficacité énergétique du logement avec les nouveaux usages apportés par les objets connectés et l’intelligence artificielle», conclut Othman Tsouli Mdidech. 

Mohamed Sellam

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Entretien avec Othman Tsouli Mdidech, membre du Board de La French Tech Maroc, Lead de la commission Adtech et fondateur de l’agence Disruptia

Loin de l’idée reçue de réaliser des profits avec les projets des autres, l’open innovation est un modèle collaboratif basé sur un partage équilibré

Le Matin : Pensez-vous que les entreprises prennent davantage conscience de l’importance d’aller chercher l’innovation chez les jeunes entrepreneurs ?r>Othman Tsouli Mdidech : La taille de l’entreprise est souvent un frein à la disruption. Leurs ressources financières sont généralement affectées à des fonctions et à des activités spécifiques et il n’est pas facile de les redéployer pour les utiliser dans un autre contexte. L’innovation est une façon d’augmenter la valeur des entreprises et elles sont effectivement, aujourd’hui, plus conscientes de cela. Elles n’hésitent plus à aller à sa rencontre, là où ça me semble être la meilleure source, auprès de jeunes entrepreneurs créatifs, audacieux et ingénieux.

À quel point pensez-vous que l’Open Innovation est une approche win-win pour les startups et les grandes entreprises ?r>L’Open Innovation, c’est innover sans s’appuyer sur ses propres moyens, ressources et équipes. Cette approche win-win semble s’étendre durablement et se démocratise de plus en plus. On peut se perdre à penser que c’est une manière de réaliser des profits avec les idées des autres, mais c’est en réalité le symbole de l’ouverture et de l’application d’un modèle collaboratif performant, dans lequel il y a un partage équilibré et où chacun des acteurs y trouve son compte. On ne compte plus le nombre de Hackathons, Challenges et autres formes concrètes où les grandes entreprises tendent la main de la collaboration aux plus jeunes et desquels ressortent des modèles ambitieux et avec les moyens de les concrétiser plus rapidement. À La French Tech Maroc, nous sommes assez actifs dans ce type de démarche et n’hésitons pas à accompagner des entreprises, startups et autres acteurs de l’écosystème à ce qu’il se crée ce modèle gagnant-gagnant.

Quel est, selon vous, le modèle le plus adapté pour les deux parties (entreprises et startups) pour réussir une coordination dans le cadre de l’open innovation ?r>Il y a plusieurs modèles de partenariats, les plus connus sont les incubateurs et les challenges d’idées comme les Hackathons. Je pense que les incubateurs ou intrapreneurs donnent de très bons résultats. Ce sont des programmes composés d’un ensemble de services qui visent à soutenir et assister les projets innovants et technologiques et qui permettent aux startups d’apporter des solutions technologiques concrètes et d’accéder plus facilement à de premières commandes.

Quel rôle de La French Tech Maroc pour développer cette approche au Maroc ?r>La French Tech Maroc est très investie pour développer cette approche au Maroc. Cette année par exemple, nous avons lancé la deuxième édition de «Hack Ton Futur», un concours d’innovation adressé à tous les élèves de Collèges et Lycées au Maroc. Le but est de proposer des solutions technologiques viables et concrètes pour répondre aux défis du monde actuel sous une thématique spécifique.

Cette deuxième édition est placée sous le signe de la Greentech et concerne aussi bien la sensibilisation pédagogique que des projets d’économie circulaire limitant le gaspillage et l’impact sur l’environnement. Elle succède à une première édition réussie en 2021 sous la thématique de l’éducation et de la santé.r>Nous sommes aussi partenaires de l’entreprise Legrand au Maroc, un des leaders mondiaux de l’appareillage électrique et pour qui la question du «mieux consommer l’énergie» est d’une importance capitale. Nous donnons vie à ce partenariat avec le Hackathon d’idées, «Smart Home Challenge» dédié aux élèves ingénieurs souhaitant participer à l’efficacité énergétique de demain.

Le secteur du bâtiment est un des secteurs les plus énergivores au Maroc après le transport. Avec Legrand, nous souhaitons offrir un cadre de réflexion à ces jeunes et faire émerger des idées concrètes et innovantes. Les projets viseront à apporter des solutions nouvelles autour de l’amélioration de l’efficacité énergétique du logement avec les nouveaux usages apportés par les objets connectés et l’intelligence artificielle.

Propos recueillis par M.S.

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