Économie

Pénurie d'eau : 70 milliards de DH d'investissements de l'ONEE d'ici 2035

Le Maroc vit, bel et bien, une situation de stress hydrique structurel. Une problématique qui devra davantage s’aggraver du fait du changement climatique et de la croissance galopante de la demande en or bleu. Pour sécuriser les ressources hydriques et résorber le déficit en eau estimé à 7 milliards de m³ attendu en 2050, l’ONEE entend mobiliser 70 milliards de DH d’investissement à l’horizon 2035. Ce montant ira au développement de nouvelles infrastructures hydrauliques et au renforcement des installations dédiées à l’assainissement liquide.

19 Octobre 2022 À 16:23

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Un programme d’investissement conséquent chez l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). L’institution entend, en effet, mobiliser pas moins de 70 milliards de dirhams sur la période 2022-2035. Cette enveloppe devrait ainsi permettre à l’Office de poursuivre le développement des infrastructures et installations dédiées à l’eau potable et à l’assainissement liquide. L’annonce est du directeur général de l’ONEE, Abderrahim El Hafidi, lors d’un séminaire sur la gestion des déficits hydriques organisé par l’Association marocaine de l’eau potable et de l’assainissement (AMEPA), le 19 octobre à Salé.

Le patron de l’Office invite ainsi les entreprises spécialisées à saisir les opportunités offertes à travers cet «ambitieux» programme d’investissement afin de contribuer au processus de sécurisation des ressources hydriques du Royaume. Car, selon El Hafidi, le Maroc vit actuellement une situation de stress hydrique structurel qui devra s’aggraver davantage avec les effets des changements climatiques et la croissance galopante de la demande nationale en or bleu. Face à cette problématique, le DG de l’ONEE affirme que le Maroc multiplie les solutions, dont le dessalement de l’eau de mer, la poursuite de l’aménagement des infrastructures hydrauliques et la rationalisation de la consommation agricole à travers les contrats de nappes.

Dans le dessalement de l’eau de mer, le Maroc projette d’aménager 12 nouvelles stations au long du littoral à l’horizon 2035. «Le développement du dessalement de l’eau de mer permettra au Maroc de développer et confirmer davantage son expertise dans le domaine et, partant, se positionner en tant que leader à l’échelle internationale», fait valoir El Hafidi. Pour lui, si le Maroc opte pour le dessalement, c’est qu’il a un avantage énergétique important comparé à d’autres pays. En effet, explique le DG de l’ONEE, le coût de dessalement d’un mètre cube (m³) d’eau de mer devrait revenir moins cher, puisque le Royaume mobilisera de l’électricité de source renouvelable pour alimenter le processus de dessalement. Parallèlement à la mobilisation des ressources hydriques non conventionnelles, le Royaume est déterminé à poursuivre le développement de gros ouvrages de stockage. Ainsi, plus d’une vingtaine de grands barrages sont dans le pipe.

Ces infrastructures viendront donc renforcer un réseau actuel de 149 grands barrages disposant d’une capacité totale de 19,1 milliards de m³, en plus de 136 petits barrages et 16 systèmes de dérivation et de transfert d’eau. De même, le pays est doté de 159 stations d’épuration des eaux usées permettant de traiter 56% des rejets liquides des centres urbains. Si le Royaume accélère la cadence, c’est qu’il aura à résorber un déficit en eau de 7 milliards de m³ à l’horizon 2050. L’année hydrologique 2021-2022 est la plus sèche observée. Selon les données du département chargé de l’Eau, elle est caractérisée par une situation pluviométrique déficitaire de 47% par rapport à la normale.

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