23 Février 2022 À 18:36
Les rapports du Parti de la justice et du développement (PJD) avec une partie des médias ne cessent de se détériorer. Et ce ne sont pas les sorties du secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, qui arrangeront les choses. S’exprimant lors de la réunion du conseil national du PJD, ayant eu lieu samedi dernier, Benkirane a accusé des journalistes du quotidien arabophone «Al Ahdath Al Maghribia» d’être à la solde et de servir des intérêts sionistes. Réponse du berger à la bergère, «Al Ahdath Al Maghribia» prend l’opinion publique à témoin et ligue une grande partie de la presse contre lui. Dans un élan de solidarité, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a publié, lundi, un communiqué dans lequel il dénonce les propos du secrétaire général du PJD. Communiqué suivi, le jour même, dans le même esprit de corps, par un autre communiqué publié par l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME). Ainsi, en réaction, le PJD a convoqué en urgence, mardi, son secrétariat national.
Les messages mis en avant sont de trois ordres. Les membres de la nouvelle direction du parti ont exprimé leur soutien indéfectible au chef du parti, tout en dénonçant ce qu’ils ont qualifié de campagne furieuse contre le parti et sa direction. Le PJD a considéré, suite à la réunion extraordinaire de son secrétariat national, que les propos d’Abdelilah Benkirane à l’égard du journal arabophone sont des vérités. «Vérités qui sont confirmées par les positions récurrentes, écrites et publiées sur les colonnes du journal et qui sont défendues par lui au profit de l’entité sioniste dans des tentatives d’embellir son image et de justifier sa politique», précise un communiqué publié à l’issue de la réunion du secrétariat national. Le parti a également attaqué le SNPM et l’ANME, les accusant d’avoir deux poids, deux mesures s’agissant de leur soutien aux journalistes.
La direction du PJD a laissé entendre, à travers sa position défendant Abdelilah Benkirane, que les deux syndicats (syndicat des journalistes et le patronat du secteur des médias) n’agissent pas avec la même réactivité et la même ferveur pour défendre d’autres journalistes. Elle les a aussi accusés d’être restés inactifs à maintes reprises alors que la déontologie de la profession a été bafouée… Pour se défendre, le PJD a aussi tenu à préciser que le secteur des médias comprend des journalistes valeureux et honnêtes. Dans le même esprit, il a souligné son engagement à militer pour «redonner de la vitalité à la vie politique et partisane dans la voie du processus démocratique et le respect des droits de l’Homme, y compris le droit à une presse libre et crédible. Parallèlement, nous allons rester à l’affût pour affronter la presse à la solde des lobbies, notamment ceux incarnant le mariage de l’argent et du pouvoir», souligne-t-on dans le communiqué de la direction du PJD.r>