Économie

Produits alimentaires : le renchérissement des prix mondiaux n’est pas près de s’estomper

La tendance haussière des prix mondiaux des produits alimentaires n’est vraisemblablement pas près de s’estomper. Selon la FAO, le contexte actuel marqué par le coût élevé des intrants, la pandémie mondiale et des conditions climatiques toujours plus incertaines ne laissent que peu de place à l’optimisme quant à un retour à des conditions de marché plus stables, y compris en 2022.

07 Janvier 2022 À 13:13

Le retour à la normale pour les prix mondiaux des produits alimentaires n’est vraisemblablement pas pour bientôt. C’est ce qu’estiment les économistes de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui vient de publier son indice des prix des produits alimentaires pour le mois de décembre 2021. «Normalement, des prix élevés devraient entraîner une hausse de la production, mais le coût des intrants, la pandémie mondiale actuelle et des conditions climatiques toujours plus incertaines ne laissent que peu de place à l’optimisme quant à un retour à des conditions de marché plus stables, y compris en 2022», a déclaré Abdolreza Abbassian, économiste principal à la FAO. Certes, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires a affiché un léger repli (-0,9%), avec une valeur moyenne de 133,7 points en décembre, par rapport à novembre, mais ce niveau est encore supérieur de 23,1% à celui de décembre 2020.

La seule hausse mensuelle enregistrée en décembre provient du sous-indice des produits laitiers. Sur toute l’année 2021, en moyenne annuelle, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires a progressé de 28,1 de plus que l’année précédente. Dans le détail, les derniers chiffres de la FAO montrent que l’indice des prix des céréales s’est replié de 0,6% en décembre sur un rythme mensuel. Une évolution expliquée par la chute des cours du blé à l’exportation, dans un contexte d’accroissement des disponibilités après les récoltes effectuées dans l’hémisphère sud. «Ce qui a plus que compensé le raffermissement des prix du maïs, lequel s’explique par une forte demande et des craintes quant au temps sec qui persiste au Brésil», relève la FAO.

Cependant, sur toute l’année, l’Indice FAO des prix des céréales a atteint son plus haut niveau annuel depuis 2012 et est en hausse de 27,2% par rapport à 2020. Le maïs enregistre une augmentation de 44,1% et le blé de 31,3%, mais le riz recule de 4%. Idem pour l’indice des prix des huiles végétales qui s’est déprécié de 3,3% en décembre, sous l’effet de la faiblesse de la demande mondiale à l’importation. Sur l’ensemble de l’année 2021, cet indice a atteint son plus haut niveau jamais enregistré en progressant de 65,8% par rapport à 2020. Même tendance pour l’indice des prix du sucre qui s’est contracté de 3,1% d’un mois à l’autre et tombe ainsi à son niveau le plus bas depuis cinq mois.

Sur l’ensemble de l’année 2021, cet indice a grimpé de 29,8% par rapport à l’année précédente et a atteint son plus haut niveau depuis 2016. S’agissant de l’indice des prix de la viande, il est resté globalement stable en décembre, mais sur toute l’année, il a connu une hausse de 12,7%. En revanche, l’indice des prix des produits laitiers est le seul à avoir progressé en décembre. Il a gagné 1,8% par rapport à novembre. Sur l’année entière, cet indice a augmenté de 16,9%.r> 

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