Société

Tout ce qu’il faut savoir sur la rhinosinusite

La rhinosinusite est une affection fréquente en automne et en hiver. Sa prise en charge est incontournable pour éviter des complications qui sont parfois mortelles. Le recours à la chirurgie est possible dans des cas bien précis, mais de façon générale, le traitement médicamenteux est suffisant

Dans plus de 60% des cas de rhinosinusite aiguë, l’origine est virale et intervient généralement suite à un rhume ou à une grippe

24 Septembre 2022 À 13:05

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La rhinosinusite est l’une des maladies les plus fréquentes en automne et en hiver. Elle est due à une inflammation affectant le nez et les sinus para-nasaux. Son diagnostic est parfois difficile du fait que les symptômes sont très proches de ceux d’un simple rhume. Ceci retarde la prise en charge de la maladie et expose le patient à des complications graves. Pour y voir plus clair, nous avons contacté Pr Mohamed Rachid Ghailan, secrétaire général de la chirurgie cervico-faciale. Avant d’expliquer en détail cette maladie, ce dernier a tenu à apporter une précision : «Les études ont montré que 90% des infections qui touchent les sinus sont d’ordre rhinogène c’est-à-dire d’ordre nasal et c’est ce qui explique le fait qu’on parle aujourd’hui d’une rhinosinusite et non pas d’une sinusite isolée». Et d’ajouter qu’il existe deux formes de cette maladie à savoir : la rhinosinusite aiguë et la rhinosinusite chronique. «La première est une infection qui évolue pendant moins de 8 semaines avec un agent pathogène causal variable qui peut-être soit viral, soit bactérien», explique-t-il. Et d’ajouter que dans plus de 60% des cas de rhinosinusite aiguë, l’origine est virale et intervient généralement suite à un rhume ou à une grippe. «Les signes cliniques sont généralement variables, notamment en fonction de l’intensité de l’infection, du germe en cause (viral ou bactérien), mais aussi en fonction des sinus atteints», note-t-il. Il précise, à cet égard, que les maux de tête constituent le principal signe qui pousse les patients à consulter.

«Ces douleurs sont très intenses et qualifiées de rebelles au traitement habituel des maux de tête», souligne-t-il avant de préciser que ces douleurs sont positionnelles et s’accentuent avec la position déclive et pendant la nuit. À côté des maux de tête, le spécialiste indique que : la rhinosinusite aiguë se distingue aussi par une rhinorrhée c’est-à-dire un écoulement nasal important et une fièvre modérée. Le professeur Ghailan tient à préciser que la rhinosinusite aiguë, il est inutile de recourir à l’examen radiologique du fait que le diagnostic est purement clinique, basé sur l’endoscopie nasale. Interrogé sur le traitement qu’on administre aux patients dans ce cas de figure, le spécialiste indique que le traitement est généralement symptomatique en cas d’une sinusite aiguë d’ordre viral. «L’antibiothérapie n’est généralement justifiée qu’en cas d’une rhinosinusite d’origine bactérienne», explique-t-il. Et d’ajouter que la rhinosinusite aiguë est banale et évolue favorablement après un traitement. En revanche, «si la maladie n’est pas traitée correctement, elle peut être à l’origine de complications parfois graves comme la neuroméningée qui peut être mortelle», alerte-t-il.

Quid de la rhinosinusite chronique ?r>Concernant la rhinosinusite chronique, Pr Ghailan explique que c’est une infection qui dure plus de trois mois et qu’il existe deux cadres nosologiques : d'abord, les formes locales qui intéressent un sinus et peuvent être d’origine soit dentaire, soit bactérielle isolée ou encore liée à un développement d’un champignon. Ensuite, les formes diffuses qui sont dans la plupart des cas bilatérales touchant plusieurs sinus. Le médecin précise que contrairement à la rhinosinusite aiguë, le scanner est obligatoire en cas de rhinosinusite chronique afin d’évaluer l’étendue de la maladie, mais aussi et surtout pour déterminer son mécanisme étiologique.r>À propos de la prise en charge, le médecin note que «le traitement chirurgical est indiqué dans toutes les formes locales de la rhinosinusite chronique d’origine infectieuse et que le traitement est basé sur la chirurgie endoscopique. Il tient à préciser, en revanche, que pour les formes diffuses, le traitement est généralement médical sauf dans le cas de la polypose nasale qui est une maladie chronique de la muqueuse.r>À noter que la rhinosinusite nécessite un suivi régulier avec le médecin traitant. Les parents doivent être très vigilants et ne pas hésiter à contacter le médecin spécialisé dès l’apparition des symptômes chez les enfants. Ces derniers sont en général incapables de verbaliser et d’exprimer clairement leur ressenti.

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