27 Avril 2022 À 16:23
La Société nationale de réalisation et de gestion des stades (Sonarges), dont le capital est détenu à 100% par l’État marocain, gère pour le moment cinq stades, et non des moindres : le grand stade de Tanger, le grand stade de Marrakech, le grand stade d’Agadir et récemment elle a obtenu la gestion du grand stade de Fès et du complexe sportif Prince Moulay Abdellah de Rabat, gérés jusque-là par le ministère de la Jeunesse et des sports. Il ne lui échappe encore que le complexe sportif Mohammed V de Casablanca. Et ce n’est pas un hasard si ce stade lui échappe encore.
La première raison : le complexe Mohammed V appartient à la ville de Casablanca et non pas au ministère, comme c'est le cas du grand stade de Fès et du complexe Moulay Abdellah, propriétés du ministère. Cela dit, il faut d’abord une volonté de la ville de Casablanca de céder son stade. Pour comprendre que ce n’est pas le cas, c’est la création de Casa Events pour gérer entre autres le complexe, dont il prélève 15% des recettes lors de chaque match. Ce problème peut-être surmonté. Mais là où les choses s’annoncent plus difficiles, c’est de faire sortir la Sonarges elle-même du giron du ministère pour la faire passer sous le pavillon de la FRMF.r>Juridiquement, l’opération est possible. Il faudrait, dans ce cas, amender les statuts de ladite société de façon à ce que le ministère de la Jeunesse et des sports quitte son conseil de surveillance et soit remplacé par les décideurs de la FRMF. La question de faire passer la Société nationale de réalisation et de gestion des stades dans le giron de la FRMF a été soulevée en 2017, du temps où Rachid Talbi Alami occupait le poste de ministre de la Jeunesse et des sports. Mais le projet n’a jamais été mené à bout. En plus de la question de l’amendement des statuts et de l’absence d’une loi-cadre pour les enceintes sportives, il y avait à l’époque le problème de l’endettement de la société.
Amender les statuts de FRMF pour lui permettre de prendre le contrôle d’une entreprise étatique
Certes, la FRMF a impulsé une dynamique à la mise à niveau des infrastructures sportives, mais elle s’est toujours appuyée sur le ministère de l’Équipement qui possède l’expertise et le savoir-faire en la matière : cas du complexe Moulay Abdellah de Rabat, entièrement refait sous la supervision du ministère de l’Équipement après le scandale des inondations lors de la Coupe du monde des clubs en 2014. La mission de la FRMF, telle qu'elle est stipulée dans ses statuts, ne prévoit pas la gestion des stades ou la prise de contrôle des entreprises de l’État.
Dans l’article 5 des statuts, intitulé «Objets de la FRMF», il est écrit que celle-ci peut «œuvrer pour le développement des infrastructures d’accueil du public et de la pratique du football en formulant des propositions et des actions de sensibilisation, en ce sens, aux autorités compétentes». Il n’est stipulé nulle part qu’elle peut gérer lesdites infrastructures. Autant de problématiques qu’il faudra résoudre avant de voir la Sonarges passer sous le giron de la FRMF et voir le complexe Mohammed V cédé au département des Sports du ministère. On ignore si ce nouveau modèle de gestion des stades pourrait marcher ou s’il permettrait à d’autres villes de solliciter la Sonarges pour la gestion de leurs stades respectifs. Pendant ce temps, Casa Events continue de gérer, tant bien que mal, l’enceinte mythique de Casablanca.