24 Avril 2022 À 14:02
L’échec du Raja de Casablanca au pied du dernier carré de la Ligue des champions CAF pourrait avoir de lourdes conséquences que la simple élimination. Vendredi au complexe Mohammed V, les Verts n’ont pu compter sur aucune de leurs neuf recrues hivernales (Kadima Kabongo, Béni Badibanga, Haïtham El Bahja, Mohamed El Mourabite …), bien qu’ils souffraient nettement sur le plan offensif. Les millions de dirhams dépensés par le bureau du président Anis Mahfoud lors du dernier marché des transferts n’ont finalement servi à rien, puisque le coach de l’équipe, Rachid Taoussi, se rabattait à chaque fois sur les jeunes issus du centre de formation (Zakaria El Habti, Mohamed Benjdida …), payant ainsi les frais des choix ratés.
Le manque de vision stratégique et la gestion hasardeuse du président Anis Mahfoud avaient déjà empêtré le club dans une vive instabilité technique, avec le départ de Lassaâd Chabbi dont les résultats étaient plus que probants puis avec le limogeage de Marc Wilmots, dont l’échec était annoncé avant même le début de sa mission, vu ses expériences mitigées à chaque fois qu’il coachait un club. Malgré tous ces ratages et les carences flagrantes au niveau de l’effectif et du jeu développé, le bureau du Raja s’entêtait à scander que l’objectif du club était de renouer avec les sacres et les épopées, une fuite en avant qui a finalement abouti à la triste soirée du vendredi face à Al Ahly. Sur le banc de touche, Rachid Taoussi a depuis le premier jour promis de redonner au club son identité de jeu et sa réputation de rouleau compresseur, mais les résultats ne reflètent en rien ces promesses, ni en Botola D1, ni en Ligue des champions, ni même en Coupe du Trône où le club a cravaché face à 2 formations appartenant à des divisions inférieures (le Raja Béni Mellal et la Jeunesse de Kasbat Tadla).
Et puisqu’un malheur n’arrive jamais seul, l’ambiance commence à se détériorer au niveau du vestiaire avec une crise annoncée entre Mouhsine Moutouali et son coach. Le capitaine du RCA a manqué la séance d’entraînement de dimanche, lui qui avait ouvertement contesté son remplacement vendredi à la 79e minute. En cette fin de saison houleuse marquée par la course vers deux titres (la Botola D1 et la Coupe du Trône 2021), le Raja se retrouve avec un effectif titubant, démuni d’armes offensives et parfois incapable d’intimider des équipes de second rang. Cette situation semble indigner toutes les composantes du club, sauf le bureau dirigeant et son président qui insistent à poursuivre leur politique de l’autruche, promettant monts et merveilles à des supporters qui ont usé toutes les voies pour tirer la sonnette d’alarme.